C'est un paradoxe dont le gouvernement se passerait bien: l'accès à la formation professionnelle est plus difficile pour les chômeurs. Seuls 3 sur 10 (28%) y ont eu accès en 2012. C'est beaucoup moins que les personnes ayant un emploi (49%), selon une étude de l'Insee publiée ce mercredi.
Pourtant, 55% des sans-emplois souhaiteraient suivre une formation, contre seulement 37% des actifs.
Seulement 28% des chômeurs ont eu accès à une formation l’an dernier alors qu’ils sont plus d’un sur deux (55%) a en vouloir une.
Premier point de blocage, il n'y a pas assez de formations. Stéphanie a travaillé dans la restauration pendant 13 ans. Aujourd'hui au chômage, elle voudrait se former à la gestion mais sort du pôle emploi déçue « cette formation ne fait pas partie de leur liste, je vais devoir la financer moi-même ».
Une organisation « pathétique », dénonce Elisabeth, qui a déposé un dossier il y a quelques mois pour une formation en psychologie, en vain. « Mon dossier n’a pas été transmis » déplore-t-elle.
Un budget qui a baissé de 25% en 10 ans
Quand enfin une formation existe ou que le dossier aboutit, d'autres problèmes se posent. Livi souhaitait perfectionner son anglais en niveau « débutante ». Elle passe un test, et son niveau est jugé insuffisant pour effectuer la formation.
D'après le syndicat, SNU FSU Pôle emploi, en 10 ans, les sommes allouées par l'Etat à la formation des chômeurs a diminué de 25%. Jean-Charles Steyger, délégué SNU FSU, « s’interroge » sur la stratégie du gouvernement, qui s’est « désengagé » du sujet depuis des années. « Avec 6 millions de chômeurs, comment l’Etat ne priorise-t-il pas un investissement fort sur leur formation ? » se demande-t-il.
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