Faut-il un grand débat de fond sur le prix des produits agricoles et alimentaires ? C’est le souhait du président de la FNSEA, Xavier Beulin, qui aimerait réunir autour d’une même table producteurs, distributeurs et consommateurs. Cet appel du président du principal syndicat agricole intervient alors que les prix des fruits et légumes flambent en ce moment, conséquence notamment d’un printemps catastrophique.
Selon une étude de Familles Rurales, les prix des fruits et légumes atteignent des sommets cette année, sous l'effet du climat maussade du printemps. Selon l'Observatoire des prix des fruits et légumes 2013, le prix moyen des fruits a flambé cet été de 14% et celui des légumes de 17% par rapport à l'été dernier.
Un consommateur « un peu bipolaire »
« Il faut vraiment que nous ayons un débat de fond (...) entre les producteurs d'un côté, les metteurs en marché, parmi lesquels notamment la grande distribution, et les consommateurs, pour savoir finalement si on n'est pas tombé à un tel niveau de rémunération des produits agricoles et alimentaires que ça devient impossible de produire en France », a expliqué Xavier Beulin. « Il va falloir qu'on se mettre d'accord sur ce qu'on veut de l'agriculture, et ce qu'on veut aussi de l'alimentation », a-t-il conclu.
Au-delà de la météo et de la pression de la grande distribution sur les producteurs, Xavier Belin pointe aussi la responsabilité du consommateur, qui « est un peu bipolaire ». « On voudrait, au fond, la qualité française, les contingences environnementales et sociales françaises, et on voudrait avoir un prix mondial. Ça n'est plus tenable », estime le président de la FNSEA.
« J'essaie d'acheter plutôt français, local et bio »
« Aujourd'hui, on voit de plus en plus de Français acheter moins de fruits et légumes, mais privilégier des produits français », note toutefois Yves Puget sur RMC, directeur de la rédaction du magazine LSA. « Le consommateur va choisir des bons moments pour choisir des produits peut-être un peu plus cher, en faisant des économies à côté. Regardez ce qui s'est passé avec la crise de la viande de cheval. Donc les Français ont besoin d'être rassuré et se disent qu'en achetant un produit régional il n'y a pas d'intermédiaires en Hollande ou à Chypre ». Le consommateur français serait donc prêt à payer plus pour privilégier la qualité. C’est le cas de Céline, rencontrée dans un hypermarché par RMC : « J'achète moins. Je fais plutôt des salades de fruits, comme ça j'en mets moins mais j'ai l'impression d'en manger plus. Je suis assez écolo, donc j'essaie d'acheter plutôt français, local et bio. Les fruits et légumes espagnols sont pleins de pesticides. Je n'achète pas non plus d'haricots verts du Kenya ou du Maroc, j'attends la saison des haricots verts en France. C'est vrai que pour l'instant je n'en ai pas mangé beaucoup », sourit-elle.
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