Les personnels soignants hospitaliers sont dans la rue ce mardi. Ils se sont donné rendez-vous devant le ministère de la Santé à 11h à Paris, avant l'examen par le Parlement, le mois prochain, du budget de la sécurité sociale pour 2015, qui prévoit de réduire de 20 milliards les dépenses de la Sécurité Sociale en deux ans. Le 30 septembre, ils seront rejoints dans leur mouvement par les médecins, qui prévoient eux aussi de descendre dans la rue. Une mobilisation initiée par des coordinations de défense de l'hôpital, des syndicats mais aussi des associations non-syndiquées. Ils veulent dénoncer "l'austérité contre la santé", un climat social dégradé, une réduction des effectifs dans les hôpitaux et des coupes budgétaires qui, selon eux, asphyxient le service public.
"Des répercussions sur la prise en charge des patients"
"La politique d'austérité et de lutte contre la dépense publique a des conséquences (négative) sur les hôpitaux", a dénoncé sur RMC Olivier Youinou, infirmier anesthésiste à l’hôpital Henri Mondor de Créteil et secrétaire général adjoint du syndicat “Sud Santé” à l'AP-HP. Il explique: "La restriction budgétaire a des répercussions sur nos effectifs. J'ai une enveloppe budgétaire qui m'est allouée pour tant d'infirmiers, et donc je dois faire avec tant d'infirmiers, tant pis si j'ai besoin du double dans mon service pour prendre correctement en charge mes patients. Cela a des répercussions sur la prise en charge en qualité et en sécurité de nos patients. On a plus les moyens de faire notre métier comme on l'entend. On n'a plus le temps de rassurer nos patients".
"Les 35h ont épuisé l'hôpital"
Aux restrictions budgétaires s'ajoutent les 35h, qui ont compliqué la gestion du personnel hospitalier. Invité ce mardi matin de Jean-Jacques Bourdin, le président de la fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux, a plaidé pour la fin des 35h à l'hôpital. "Il faut donner plus de souplesse et de l'oxygène au système, a-t-il demandé. La pénibilité ne baisse pas, l'absentéisme non plus. Les plannings sont infernaux, on rappelle les gens sur leurs temps de vacances, et on n'a pas les moyens d'embaucher, alors que c'était la promesse des 35h. On a épuisé l'hôpital". "On a réduit les horaires hebdomadaires légaux, mais on n'a pas embauché du tout dans les hôpitaux, a constaté également Olivier Youinou. Donc faire en 35h avec moins de personnel ce qu'on faisait en 40h, c'est compliqué. A l'hôpital il y a trop de travail, et à l'extérieur il y a trop de chômeurs. Donc embauchons les chômeurs !"
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