De quoi en perdre sa calculette. Mardi, Manuel Valls a annoncé une bonne nouvelle aux Français, puisque selon le Premier ministre, 6 millions de ménages profiteront de baisses d’impôts en 2015. Or, selon Christian Eckert, secrétaire d'Etat au Budget, en renforçant la décote, au total, "ce seront 9 millions de foyers fiscaux qui seront bénéficiaires, dont 3 millions auront évité d'entrer ou sortiront de l'impôt sur le revenu."
Par ailleurs, mercredi, Manuel Valls a déclaré que la première tranche d'impôt sur le revenu pourrait être supprimée, soit celle qui impose à 5,5% la fraction de revenus comprise entre 6.011 euros et 11. 991 euros, pour chaque part fiscale. Concrètement, ceux qui gagnent moins de 26.800 euros par an devraient voir leur impôt baisser l'an prochain.
Tout le barème sera revu
Plus globalement, c'est tout le barème qui sera revu. Un salarié qui gagne 1.2 fois le smic, soit 1.300 euros par mois, paiera 150 euros de moins en 2015 par rapport à cette année.
Pour autant, les baisses d'impôts pour les plus modestes ne pèseront pas sur les autres contribuables, puisque le coût de la mesure est intégré dans le Pacte de responsabilité voté en avril dernier.
Il faudra attendre le 1er octobre et la présentation du Budget 2015 pour connaître les modalités exactes de ce geste fiscal.
"Des annonces plus politiques qu'économiques"
Invité sur RMC ce jeudi matin, l'économiste Nicolas Bouzou a apporté quelques éclairages: "Six millions de personnes vont sortir de l’impôt sur le revenu, or on nous dit 9 millions, ce que je comprends, c’est qu'il y a entre deux et trois millions de personnes qui ont vu leurs impôts s’alléger, donc six millions plus trois en font neuf."
L'économiste a ajouté : "Personne n’y comprend rien, c’est un problème majeur en matière fiscale.
Il y a deux séquences dans le quinquennat de François Hollande : une forte hausse d’impôts, qui a asséché l’économie, et le demi-tour aujourd’hui, cherchant à diminuer les impôts. Personne n’y croit, parce qu’ils annoncent en même temps que notre déficit public ne diminue pas."
Pour Nicolas Bouzou, les annonces du gouvernement sont plus politiques qu’économiques. "Pour avoir moins d’impôts, il faut moins de dépense publique. Toute l’échelle des revenus est au bord de la révolte fiscale, et ça c’est très nouveau en France" a-t-il conclu.
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