La députée écologiste Cécile Duflot écarte tout retour des écologistes au sein d'un gouvernement qui "ne porte pas de solutions susceptibles de combattre la crise écologique et sociale", dans une interview parue lundi dans Libération.
Près d'un an après le refus des écologistes de participer au gouvernement de Manuel Valls, la députée de Paris déplore que "la situation de notre pays s'aggrave et (qu')aucune idée neuve ne soit proposée".
"Il faut un rassemblement des progressistes"
"Etre ministre a été la plus belle fonction que j'ai exercée. Mais les raisons qui ont conduit à notre sortie demeurent: ce gouvernement ne porte pas de solutions susceptibles de combattre la crise écologique et sociale", estime l'ancienne ministre du Logement. "Individuellement, oui, certains sont tentés d'y participer. Mais une addition d'individus ne fait pas une histoire collective", juge-t-elle aussi.
"A un moment, si la politique menée est globalement contraire à ce que nous défendons, il faut en tirer les conséquences", fait valoir Cécile Duflot, qui appelle à un "rassemblement des progressistes".
Duflot "signe l’acte de décès d’EELV"
Une position qui divise au sein d’Europe Ecologie-Les Verts. Invité de PPDA sur Radio Classique, ce lundi soir, le co-président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, François de Rugy, a dénoncé une stratégie suicidaire :
"Ce qui me frappe, dans l’interview de Cécile Duflot (…), c’est qu’elle dit qu’il va falloir faire une nouvelle force politique: elle signe, un peu, l’acte de décès d’Europe Ecologie-Les Verts. Ce qui est un peu surprenant, d’ailleurs. Mais s’il en est ainsi, alors nous en tirerons les conclusions. On ne peut pas se permettre d’avoir un parti qui se replierait sur lui-même, qui irait de rétrécissement en rétrécissement. (…) Nous nous adressons, nous les élus qui avons envie de voir l’écologie peser davantage, aux électeurs. A la veille d’une élection, nous souhaitons qu’il y ait un million, deux millions d’électeurs… C’est cela qui compte, plutôt que les petites stratégies internes."
"Oui, il faudra trouver la voie d'un nouveau rassemblement"
Les Verts doivent revenir au gouvernement, martèle-t-il. "Depuis un an, la majorité se rétrécit. La base politique, électorale, parlementaire, gouvernementale de la majorité se rétrécit. On l’a vu avec la loi Macron: ce n’est pas dans l’intérêt de la France de voir chaque texte de loi être quasiment joué à la roulette russe."
"Donc, il faut absolument trouver la voie d’un nouveau rassemblement, avec les écologistes, mais aussi les différentes sensibilités des socialistes. Et je crois que le président de la République et le premier ministre sont soucieux de cela. C’est à eux, évidemment, de prendre l’initiative après les élections départementales. Et nous, écologistes, nous sommes un certain nombre à dire : ‘Oui, il faudra trouver la voie d’un nouveau rassemblement'."
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