Un Premier ministre plongé dans le noir pendant un meeting, c'est une première. En déplacement dans le Doubs mardi soir pour soutenir le candidat PS aux législatives partielles, Manuel Valls a été plongé dans le noir après que le courant a été coupé par des militants de la CGT Mines-énergie, qui a revendiqué l'opération. La salle d'Audaincourt et les 750 personnes présentes sont restées dans l'obscurité pendant trois quarts d'heure. Une action visant à critiquer des dispositions de la loi de transition énergétique.
"Couper la parole à un ministre, c'est une façon de la prendre"
"Couper la parole à un ministre, c'est une façon de la prendre", a justifié Marie-Claire Cailletaud, porte-parole de la Fédération Mines-énergie de la CGT. "Cela fait plusieurs fois qu'on essaie de faire entendre la voix des salariés dans le débat sur la loi de transition énergétique, mais nous sommes devant un mur". Pour la syndicaliste, il s'agit d'un "acte symbolique": "pour une fois que c'est un ministre qui est coupé plutôt qu'une des 11 millions de personnes qui sont en précarité énergétique".
Sauf que l'électricité n' pas a été coupée uniquement dans la salle où se tenait le meeting, mais dans tout le quartier. Est-ce responsable, a demandé Jean-Jacques Bourdin à Marie-Claire Cailletaud ? "Ça fait un certain temps qu'on sollicite les médias, personne ne nous répond. Alors que depuis hier soir (mardi) nous sommes sollicités", a-t-elle assuré, regrettant que "s'il n'y a pas un évènement un peu extraordinaire, on n'arrive pas à se faire entendre".
"Il y a 11 millions de personnes en précarité énergétique"
"On a coupé l'électricité pendant trois quart d'heure. Les techniciens qui ont fait ça vont aller, à la fin de la trêve hivernale, couper l'électricité chez des gens. Il y a 11 millions de personnes en précarité énergétique, c'est quand même autrement plus grave que de couper l'électricité pendant 45 minutes", s'est emportée la responsable syndicale. "Si la loi de transition énergétique est votée en l'état, elle va conduire à augmenter la facture des particuliers et des entreprises et elle va augmenter la précarité énergétique des usagers", anticipe Marie-Claire Cailletaud.
En tout cas, Manuel Valls se souviendra longtemps de sa soirée à Audaincourt, puisqu'après avoir été plongé dans le noir, il a ensuite été bruyamment interpellé par des notaires en colère contre la loi Macron. Dur d'être Premier ministre.
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