Ils ont exprimé leur mécontentement dans la rue, ils ont obtenu, en partie, satisfaction. Des milliers de personnes ont manifesté jeudi à Paris et en province pour dénoncer les coupes budgétaires dans l'enseignement supérieur et la recherche. Au même moment, on apprenait que François Hollande allait faire un geste en leur faveur. En effet, ce vendredi, le président devrait "annoncer" le rétablissement de 70 millions d'euros de crédits aux universités, supprimés par les députés dans le budget 2015, lors d'un dîner avec des présidents d'université.
Mais cela reste un geste insuffisant aux yeux des chercheurs et des étudiants. L'Unef, principal syndicat d'étudiant, estime qu'il manque 150 millions d'euros aux universités en 2015 pour fonctionner correctement. Héloïse Duché est doctorante à l'université Paris VIII et sur RMC elle déplore le manque de moyens alloués aux universités. "J'adore ma fac et pourtant ça ne va pas. On a besoin de plus de matériels, que des travaux soient effectués, que les locaux soient moins vétustes". Et de cibler particulièrement la décrépitude des WC : "Nos toilettes sont mythiques, on en discute autour de la machine à café".
"Des cas de gale" à cause de la vétusté des lieux
A tel point qu'elle se demande "si on ne peut pas vérifier la manière dont un gouvernement nous respecte à la qualité des sanitaires qu'il nous donne". Sébastien, lui, est étudiant à l'université Paris I. Il était présent à la manifestation hier et il blâme, lui aussi, la vétusté de son établissement. "C'est une fac extrêmement ancienne, qui n'a jamais été rénovée et pourtant les besoins sont réels."
Il énumère: "On a des fenêtres qui se cassent, des problèmes de chauffage, des cas de gale au sein de l'université à cause du mauvais entretien. Comme on n'investit pas dedans, cela se sent et se ressent". Pour cet étudiant, c'est une évidence : "il faut que l'on rénove et investisse massivement dedans".
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