Un producteur de foie gras jugé pour "cruauté" sur des canards gavés, au tribunal correctionnel de la Roche-sur-Yon, en Vendée. C'est la première fois que le gavage est débattu au sein d'un tribunal en France. L'association L214, qui protège les animaux, porte plainte pour "sévices graves et cruauté" contre la société Ernest Soulard, productrice de foie gras à L'Oie, en Vendée. Elle s'appuie sur des images filmées en cachette par un salarié de la société dans six élevages.
Sur la vidéo, "il y a des canards blessés, certains morts au milieu de leur cage, d'autres qui n'arrivent pas à respirer, à se mouvoir", souligne Hélène Thouy, avocate de l'association L214. "De nombreux vétérinaires considèrent que le gavage est source de grande souffrance pour l'animal. La plupart des pays européens l'ont interdit, comme dans le monde entier. On ne peut pas faire n'importe quoi, à n'importe quel prix".
Des images qui ne "reflètent pas la réalité"
Le producteur de foie gras, qui fournit les grandes tables parisiennes et plusieurs chefs étoilés, risque 2 ans de prison et 30 000€ d'amende. Indigné d'être ainsi accusé, il a porté plainte pour diffamation et dénigrement contre l'association. Selon lui, toutes les images n'ont pas été filmées chez ses éleveurs.
Olivier Sachot est éleveur de canards pour la société Ernest Soulard. Une partie des images a été filmée dans son élevage de 1 100 canards. C'est insupportable pour lui d'être accusé de cruauté.
"C'est très choquant, car cela ne reflète pas la réalité", explique-t-il. "On peut venir me voir gaver tous les jours, même sans m'avertir: je ne fais pas de mal aux animaux. Si les animaux brutalisés, cela se verrait sur les produits, des canards très nerveux donneraient de mauvais foies gras. Ces images font du mal à la profession".
Votre opinion