Le ministre des Finances, Michel Sapin, a déclaré dimanche que la finance était l'"amie" du gouvernement et de l'économie, précisant "la bonne finance", dans une intervention aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. "Nous avons à répondre à une très belle question: 'y a-t-il une finance heureuse, au service d'investissements heureux ?' Je l'exprimerai autrement et vous verrez ma part de provocation. Notre amie c'est la finance: la bonne finance", a-t-il lancé, déclenchant des rires dans la salle.
Les propos du ministre, tenus au cours d'un panel de ces rencontres internationales organisées par le Cercle des économistes étaient un clin d'oeil à la déclaration de François Hollande dans son discours de campagne, au Bourget en janvier 2012. Alors qu'il briguait la présidence, François Hollande avait dit que la finance était son "adversaire".
"Quand elle est domestiquée, la finance est utile"
Une "bonne finance" ? C’est possible confirme Olivier Faure, député socialiste de Seine-et-Marne, et vice-président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. "La bonne finance, c’est celle qui sert l’économie, son financement, les projets, les investissements, les PME, les particuliers, toutes celles et ceux qui ont des projets et qui font vivre l’économie et permettent la prospérité du pays. On a une finance qui est aujourd’hui mieux régulée. Et quand elle est domestiquée, la finance est utile", pense-t-il.
"Soumission aux exigences de la finance"
Laurent Baumel, député PS d'Indre-et-Loire et membre de la Gauche Populaire, s’étrangle devant de tels propos. "On sent bien qu’on est embarqué dans une sorte de fuite en avant, dans un excès de zèle idéologique, dénonce-t-il. Il faut aller dans le sens des marchés, des entreprises, il faut créer un environnement favorable aux marchés financiers, aux investisseurs économique. C’est la soumission finalement à toutes les normes et toutes les exigences de la finance".
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