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La fin des chèques en France est-elle proche ?

Le chèque est-il condamné à disparaître ? C’est en tout cas une piste sérieusement envisagée par le Trésor public. Selon les données de Bercy, en dix ans, le nombre de chèques encaissés par les services publics a chuté de 72%, pour tomber à 39 millions en 2024. À titre de comparaison, en 2000, les chèques représentaient encore 37% des transactions. Aujourd’hui, ils n’en constituent plus que 3%. Depuis 2019, il est d’ailleurs interdit de régler ses impôts par chèque au-delà de 300 euros, sous peine d’une majoration. Et selon une note transmise aux syndicats début juillet, une réflexion est « engagée sur l’avenir du chèque comme moyen de paiement ». Bercy envisage même de fermer en 2027 le dernier centre public de tri des chèques, situé à Rennes, laissant leur traitement à des prestataires privés, comme le groupe Tessi. Sur le terrain, le recul est déjà bien visible. Dans les commerces, les chèques sont de moins en moins acceptés, notamment en raison de leur taux de fraude élevé. Mélina, fromagère sur un marché parisien, témoigne : « On n’a plus confiance. » Pourtant, certains clients, notamment les plus âgés, y restent attachés. L’économiste Pascale Hebel souligne que ce sont surtout les populations les moins connectées ou les plus fragiles qui utilisent encore ce mode de paiement. De son côté, Bercy assure qu’aucune date officielle n’a encore été fixée pour sa suppression mais le compte à rebours semble lancé.