Et s'il fallait relativiser le risque terroriste? s'interroge le philosophe Michel Serres

- - AFP
Le philosophe Michel Serres, 86 ans, l'affirme dans Le Monde: "L'Europe occidentale vit une époque paradisiaque". En 2014, près de 33.000 personnes ont trouvé la mort dans un attentat dans le monde. Dans le même temps, 8 millions de personnes sont mortes d'une maladie cardiaque, 6 millions et demi d'un accident vasculaire cérébral, un million et demi du sida, plus d'un million du diabète ou de la tuberculose. Ce sont ces chiffres-là que le philosophe tient à rappeler.
"Les fabricants de cigarettes, bien plus dangereux que Daesh"
"La dernière cause de mortalité dans le monde c'est la guerre, la violence et le terrorisme. Si vous regardez ce nombre-là par rapport au nombre de gens morts à cause du tabac, des fabricants de cigarettes, des voitures, c'est beaucoup plus dangereux que Daesh, des millions de fois plus dangereux", rappelle-t-il sur RMC.
Et de préciser: "Loin de moi évidemment l'idée de mépriser ces phénomènes-là et de ne pas avoir pitié des victimes bien entendu. Mais c'est vrai que nous sommes sensibles à la violence et que moins on vit dans la violence plus on est sensible à la violence".
Dans son entretien au Monde, il rappelle que les guerres qu'il a vécu le premier tiers de sa vie étaient bien plus meurtrières: "Entre les crimes de Franco, Hitler, Staline ou Pol Pot et ceux que nous vivons, mais qui font bien moins de morts et de blessés, il n’y a pas photo. En regard de ce que j’ai vécu durant le premier tiers de ma vie, nous vivons des temps de paix".