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Alimentation

Inflation: 53% des Français affirment avoir réduit leur consommation de viande

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En un an, les prix de la viande ont augmenté de près de 15%. Un chiffre qui pousse les Français à repenser leur manière de consommer ces produits. Selon une étude, ils sont plus de 53% à avoir réduit la viande dans les repas.

C'est l'une des conséquences de l'inflation: les habitudes alimentaires des Français ont changé. Selon le dernier baromètre du Réseau action climat-Harris Interactive, 53% des Français affirment avoir réduit leur consommation de viande à cause du prix.

Une raison économique, pour la première fois, devant les raisons de santé ou écologique. Selon l'Insee, les prix des viandes ont bondi de plus de 15% en un an. Face à la flambée des prix de la viande, Mélanie a revu ses habitudes, à regrets.

“Avant, j’en mangeais au moins quatre fois par semaine et là, ça va plutôt être deux fois par semaine. On se rattrape au restaurant, on se rattrape quand on a des invités. Mais c’est vrai qu’on fait plus attention”, confie-t-elle.

Dominique se limite aussi. Désormais, elle privilégie la qualité et elle compense par des protéines végétales. “Je mange plus de lentilles, de pois cassés, de pois-chiches”, indique-t-elle.

Un enjeu écologique important

Un constat partagé par les artisans, qui se rendent bien compte que les consommateurs achètent moins, et différemment. Boucher à Lyon depuis 17 ans, Didier Moraud a augmenté ses prix cette année, mais en réduisant ses marges, pour limiter l’impact sur les clients.

“Ils achètent plus de volailles ou de porc que de bœuf, et surtout d’agneau, qui a beaucoup baissé. On s’y retrouve mais la question, c’est jusqu’à quand? On ne pourra pas presser le porte-monnaie des clients sans fin”, admet-il.

Selon le Réseau action climat, à l’origine de l’étude, l’inflation n’efface pas une tendance de fond. “Malgré le contexte d’inflation, les enjeux écologiques sont toujours présents et presque un Français sur deux va avancer ces raisons environnementales pour expliquer sa motivation à réduire sa consommation de viande”, indique Benoît Granier, responsable alimentation.

Des Français qui semblent aussi attendre des politiques publiques plus fortes. Comme la limitation des élevages intensifs, un meilleur soutien aux agriculteurs bio ou des menus végétariens à la cantine.

Vincent Chevalier