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Alimentation

L'achat de denrées en vrac gagne encore du terrain en France

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La folie du vrac s'étend en France. Cela fait longtemps que les achats sans emballage, à la pesée existent dans les rayons alimentaires des magasins bio, mais le vrac s'attaque maintenant à tous les produits, et plus seulement dans les villes.

Le vrac est encore une toute petite niche mais ce marché connaît une croissance énorme depuis 5 ans. Le chiffre d’affaire a été multiplié par 12 et le nombre d'épiceries spécialisés est passé de 18 à 465, d’après le décompte de Réseau Vrac, qui organise la profession. En ce moment, beaucoup ouvrent dans les zones péri-urbaines. Il y a des projets près d’Angers, de Valence, d’Orléans, de Dijon, dans la banlieue de Lille.

Le but de ces commerces : capter la clientèle qui n’habite pas en ville et qui utilise sa voiture pour aller au travail. Et pour que ce soit encore plus pratique, certains gérants proposent un service drive. L’autre tendance: les magasins itinérants de vrac qui se déplacent dans les marchés et les villages, il en existe une soixantaine aujourd’hui.

Hormis les fruits secs, y’a-t-il d’autres produits qui peuvent s’acheter en vrac?

C’est vrai que les noix, les noisettes ou les amandes sont en haut du classement des meilleures ventes en vrac, mais il y a aussi les légumineuses (lentilles, pois chiches) les céréales, le sucre, la farine, et même l’huile d’olive… c’est autorisé depuis 2 ans et demi… Une chaîne de magasins de cosmétiques et de produits d’entretien en vrac a ouvert l’année dernière sa deuxième boutique. Et il y a des tests qui se généraliseront peut-être dans le futur : comme le distributeur de pâte à tartiner chez Casino.

Est-ce que le vrac est moins cher ?

Difficile à dire : oui, c’est un peu moins cher selon le journal Le Parisien qui a fait le comparatif il y a quelques mois et ça parait plutôt logique puisque sans emballage, il n’y a pas de coût marketing, mais c’est vrai aussi que le vrac demande plus de logistique pour les distributeurs, ce qui peut faire remonter les prix. En fait, il n’existe pas d’étude robuste sur la question. Les adeptes du vrac mettent surtout en avant le fait qu’ils achètent la quantité dont ils ont vraiment besoin, donc ça fait moins de gaspillage, donc des économies…

Le vrac fait d’ailleurs partie des propositions issues de la convention citoyenne pour le climat…

Oui, les 150 volontaires proposent d’imposer aux centrales d’achat de consacrer 25% de leurs stocks au vrac dès 2023, et 50% en 2030. En attendant, les parlementaires ont adopté une loi qui obligera dès l’année prochaine les commerçants de vente en vrac à accepter les contenants apportés par leurs clients, et les grandes surfaces devront fournir des contenants réutilisables, gratuits ou payants.

Seul ombre au tableau pour le secteur: la crise sanitaire. L’épidémie risque de freiner la bonne dynamique du vrac parce que les consommateurs redécouvrent que l’emballage sert aussi à protéger les aliments et beaucoup ont envie de passer le moins de temps possible dans les magasins.

Victor Joanin (avec J.A.)