La consommation de lapin est en chute libre: "C'est comme si on mangeait son animal de compagnie!"

Bien loin du chasseur ou de la moutarde, le lapin ne fait plus recette: la consommation de sa viande a chuté de 30% en dix ans, selon le bilan d'une étude IFOP réalisé à la demande de l'institut France Agrimer et du Comité Interprofessionnel du Lapin.
Comment expliquer un tel recul? Selon cette étude, pourtant, ce n'est pas parce qu'il y a moins de Français qui en consomment, mais plutôt qu'ils en mangent moins souvent. Ainsi, 80% des consommateurs déclarent manger du lapin, un chiffre stable depuis 2010.
Dans les faits, 15% des sondés déclarent manger du lapin au moins une fois par mois, alors qu'ils étaient 25% en 2010. C'est ce qu'à pu vérifier RMC dans la boucherie parisienne d'Hugo Desnoyer. Le professionnel inspecte son lapin du Poitou avec délicatesse:
"Il est soyeux, on voit la couleur du foie, il est bien tenu, il a été bien élevé, bien nourri. Mais dans une bonne semaine, on peut vendre dix lapins. C'est ridicule les ventes de lapins. Après, est-ce qu'il n'y a pas un petit blocage psychologique avec les lapins à la maison..."
Le boucher a visé juste: pour certains, le lapin "c’est mignon". Et en faire manger aux enfants serait dramatique.
"Ma nièce a un lapin. Elle joue avec et tout... C'est comme si je lui faisais manger son animal! C'est pas bon!" sourit Gérard, un client. "Et puis c'est souvent dans les dessins animés. C'est mignon, c'est joli. C'est emmerdant, ça. Et toujours les grandes oreilles..."
Certains clients estiment également que l'animal peut être dangereux:
"Nous n'en consommons pas à cause de tous les petits os. Ils sont coupants, tranchants" précise une autre cliente, mère de famille.
Le comité interprofessionnel du lapin travaille désormais pour une promotion plus importante du mammifère, avec la mise en avant, notamment, d’un produit désossé.