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Réouverture en mai: "Je ne suis pas sûr que dans un mois et demi, ce soit réglé", affirme un restaurateur

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Emmanuel Macron a annoncé la réouverture progressive de certains lieux culturels et des terrasses de restaurateurs, alors est-ce que les principaux intéressés y croient-ils?

Seul en salle, au milieu des chaises retournées, Mickaël, restaurateur, ne croit pas à la réouverture de son établissement. Pour lui mi-mai, est un mirage plus qu'un nouvel horizon. Les données sanitaires et les promesses déçues du passé ont fini par complètement déboussoler ce restaurateur installé à Issy-les-Moulineaux.

“Quand on regarde les chiffres d’il y a trois mois, c’était bien mieux qu’aujourd’hui. Et on n’a pas rouvert pour autant. Vu que la progression est incroyable je ne suis pas sûr que dans un mois et demi, ce soit réglé", confie-t-il.

Et même si les terrasses finissaient par ouvrir, la donne resterait quasiment inchangée pour lui. "Vu que la progression est incroyable je ne suis pas sûr que dans un mois et demi, ce soit réglé. Pour 10-15% de restaurateurs. Pas pour tout le monde. Moi j’ai hâte qu’on nous dise, vous pouvez rouvrir à 70-80%, donc avec un mètre entre chaque table. Oui, là, c’est une vraie annonce. Mais les terrasses à Paris ça n’a pas de sens”, assure-t-il.

Les théâtres font la moue

D'autres pourtant se réjouissent de ce nouvel objectif comme les musées, qui ont besoin de temps et de visibilité pour relancer leur collection. Jean-François Chougnet est l’administrateur général du Mucem à Marseille. “Il est temps et ça va nous permettre aussi de pouvoir prolonger des expositions temporaires. La perspective d’avoir un calendrier plus précis nous permet aux uns et aux autres une meilleure anticipation”, assure-t-il.

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Et puis il y a ceux qui font la moue, les théâtres notamment rouvrir à la mi-mai ça pose avant-tout un problème de timing pour Sébastien Azzopardi, directeur du théâtre Palais-Royal à Paris

“Pour nous théâtre parisien et puis pour tous les théâtres des grandes villes, mai-juin c’est la période qui est la plus creuse. C’est le moment où on termine nos saisons et où on prépare la rentrée”, explique-t-il.

Ce directeur de théâtre, l'admet, seule une situation bien particulière lui permettra d'atteindre cette lumière au bout du tunnel. “C’est le bruit du brouhaha dans la salle quand on est derrière le rideau et que les trois coups vont retentir. Ce brouhaha du public qui s’apprête à voir un spectacle et nous qui nous apprêtons à l’interpréter”, détaille-t-il.

Alors il donne rendez-vous en septembre pour présenter sa nouvelle saison dans de meilleures conditions.

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours