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Arnaques

Son mur sert de panneau publicitaire, l’entreprise tarde à payer

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Démarché par l’entreprise PAP (Panneau Affichage Publicitaire), Morgan a accepté de louer une partie du mur de son domicile contre un loyer… qui a tardé à arriver.

Vous les apercevez sur le bord de la route : ces grands panneaux publicitaires qui vous indiquent le fast-food ou le parc d’attraction le plus proche. Parfois, ils se trouvent sur des propriétés privées.

C’est le cas chez Morgan. L’un des murs extérieurs de sa maison est recouvert d’un immense panneau qui fait la publicité pour le supermarché du coin: 8m2 d’affichage qui donne sur une route très passante.

Morgan et sa femme se sont laissés convaincre par un commercial qui les a démarchés en octobre dernier. Un agent de l’entreprise PAP - pour Panneau Affichage Publicitaire - qui promettait de leur verser un loyer de 150€/trimestre, soit 600€ à l’année.

Un dû qui ne lui avait jamais été payé, c’est pour ça qu’il nous a écrit. Le panneau est installé depuis fin décembre, le couple a signé un contrat pour 6 ans. Morgan a relancé le commercial plusieurs fois, en vain: "La dernière fois que je l’ai appelé, le commercial m’a dit qu’ils n’avaient peut-être plus de chèque. Je lui ai dit que j’avais pourtant donné mon RIB. En attendant, le panneau est installé".

Des impayés jusqu'à 4.000 euros

Morgan n’est pas un cas isolé: nous avons trouvé des témoignages similaires à celui de notre auditeur. Un groupe Facebook (“PAP Arnaque Panneaux D'affichage") compte une cinquantaine de membres. Pour certains, les impayés s’élèvent à près de 4.000 euros.

Pour obtenir gain de cause, certains ont envoyé des mises en demeure d’avocat à l’entreprise, d’autres ont carrément porté plainte.

La direction de PAP assure que toutes les personnes du groupe Facebook ont été payées. Nous n’avons malheureusement pas pu joindre tous les membres pour le vérifier.

Mais la bonne nouvelle, c’est que suite à nos sollicitations, les loyers de Morgan ont effectivement été réglés. Dans un courrier de deux pages que nous a envoyé la société, la direction se défend de tout impayé. Elle évoque de simples retards liés à la conjoncture.

Selon elle, leurs annonceurs font face à des difficultés économiques, paient en retard et donc, en bout de course, les bailleurs comme Morgan sont eux aussi payés avec du retard. Mais ces situations représenteraient moins de 0.1% du volume de contrats selon PAP, qui tient à nous rappeler qu’elle est une entreprise familiale qui existe depuis 36 ans.

Amélie Rosique, Léna Marjak avec PB