"C'est frustrant et angoissant": il doit prouver à la banque qu'il n'a pas emprunté 20.000 euros

Victime d’usurpation d’identité, Filipe vit un cauchemar administratif aux conséquences dramatiques. Tout commence en 2018, lorsqu’il perd sa carte d’identité. Il le déclare au commissariat. Mais trois ans plus tard, il reçoit une lettre manuscrite d'un expéditeur anonyme, qui l’informe que quelqu’un a ouvert des comptes bancaires au nom de Filipe, dans plusieurs établissements. Il ne saura jamais qui est à l’origine de cette dénonciation.
Mais il contacte la Banque de France, pour vérifier et signaler une éventuelle fraude. Trop tard: la machine infernale est lancée, un escroc a utilisé son identité pour souscrire un prêt de 20.000€. Pourtant, tout est faux dans ce contrat accordé par Cetelem.
"Il n'y a strictement rien qui va dans ce contrat: l'employeur, le travail, l'adresse, le mail, le numéro de téléphone, il n'y a rien de bon. Ils n'ont strictement rien vérifié, pour un prêt de 20.000 euros", souffle-t-il.
6.000 euros saisis sur son compte
Depuis, Filipe se bat contre un géant, BNP Paribas, qui possède Cetelem, pour prouver que ce n’est pas lui qui a emprunté cet argent. C’est donc à Filipe que la banque réclame le remboursement du prêt, et pire que ça. BNP Paribas a carrément fait des saisies sur compte bancaire: 6.000€ au total. Laissant Filipe dans une situation critique.
"Je ne souhaite à personne d'être à ma place. La machine est en route et c'est vous qui devez prouver que ce n'est pas vous... C'est un peu le serpent qui se mord la queue. C'est frustrant et angoissant. Financièrement, sans mes parents, je serais cuit, tout simplement", concède-t-il.
Contactée par notre auditeur, la Banque de France a reconnu l’usurpation d’identité et l’a même inscrite dans ses fichiers. Mais BNP Paribas ne veut rien entendre. Une procédure judiciaire est en cours, Filipe espère bien la gagner mais tout ça prend un temps fou. Et en attendant, il est coincé.
Que répond BNP Paribas?
"Nous entendons le désarroi et l’incompréhension de votre auditeur", répond la banque. Elle nous assure qu’elle vérifie systématiquement les identités avant d’accorder un crédit mais qu’elle rencontre "des fraudeurs de plus en plus ingénieux".
Suite à notre intervention, BNP Paribas va contacter Filipe cette semaine pour faire un point complet sur son dossier. Elle a refusé de nous en dire plus mais a priori, ça devrait se régler. Et c’était le souhait de notre auditeur: trouver une solution à l’amiable pour récupérer ses 6.000€ et tirer définitivement un trait sur ce cauchemar.
Comme lui, chaque année, plus de 5.000 personnes sont victimes d’une usurpation d’identité. Et malheureusement, porter plainte ne suffit pas toujours à prouver sa bonne foi.
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