"Il vaut mieux échelonner": le paiement fractionné a le vent en poupe, mais attention à l'addition

Le paiement fractionné a le vent en poupe. Sept Français sur dix ont déjà payé en plusieurs fois selon le baromètre Kantar sur les usages de paiement en Europe pour l’application Floa, dévoilé ce mardi. Et 38% des Français assurent même avoir régulièrement recours au paiement fractionné.
Concrètement, ce mode de paiement permet d'acheter une machine à laver, de faire ses courses, ou même de réserver des vacances tout de suite et de payer plus tard en plusieurs fois.
C'est le cas de Sébastien qui sort d'un magasin de Poitiers avec une console de jeu à la main, qu’il n’a pour le moment pas entièrement payée: "J'ai payé en quatre fois sans frais", reconnaît-il au micro de RMC.
"Il y a quelques années, il fallait monter un dossier"
Payer en plusieurs fois une console des bijoux ou des chaussures, c’est de plus en plus simple selon lui: "Il y a quelques années, il fallait monter un dossier. Aujourd'hui, je tappe mes identifiants, je choisis quatre fois sans frais et c'est parti", explique Sébastien.
Plus facile mais aussi nécessaire pour Gédéon, dont le budget est de plus en plus serré. Alors, il s’est mis au paiement fractionné. Son dernier achat, un téléphone à 350 euros: "C'est difficile à sortir en une fois et on ne sait pas ce qui peut arriver demain donc vaut mieux échelonner", assure-t-il.
Fractionné mais pas sans frais
"Le paiement fractionné est principalement utilisé pour les secteurs équipement de la maison, technologies, loisirs et voyages", explique ce mercredi sur RMC Marc Lanvin, directeur général adjoint de Floa, une banque en ligne qui propose des solutions de paiement fractionné. Il prévient cependant que des frais peuvent parfois s'appliquer: "C'est à la discrétion du marchand. La loi stipule que les frais doivent être 'négligeables' et quand ils le sont, ils n'excèdent pas 2% et sont très souvent 'offerts' par le vendeur", assure-t-il, évoquant des paiements moyens autour de 210 euros.
"C'est un ennemi du surendettement car 90 jours plus tard, le client a tout remboursé et il n'a plus aucune dette. Passé 90 jours, ça s'appelle du crédit à la consommation", ajoute Marc Lanvin.
Éviter les achats du quotidien
Le problème, c’est qu’il ne faut pas oublier les prélèvements ensuite, ce qui est déjà arrivé à Malika: "Je me suis déjà fait surprendre. Cela ne passait pas et j'ai payé des frais bancaires".
Payer des frais bancaires ce n’est pas le seul risque, alerte Pauline Dujardin, coordinatrice de l’association de consommateurs Cresus: "Quand il y a un cumul de paiements fractionnés, cela peut amener à déséquilibrer le budget. Cela peut donner aux personnes l'impression qu'elles ont les moyens de se payer quelque chose alors qu'elles ne l'ont pas". Elle conseille notamment de réserver les paiements fractionnés aux objets à forte valeur, plutôt qu’aux achats du quotidien.