"Je n’ai pas fait de faute": un octogénaire se fait voler 7.200 euros sur son compte, la banque refuse de l’indemniser

Willy, 88 ans, vit près de Paris. En septembre dernier, il est en vacances avec son épouse Francine dans les Alpes-Maritimes. Sur la route du retour, il ne le sait pas encore, mais des escrocs sont en train de pirater son compte bancaire. Ils retirent de l’argent en liquide dans un distributeur, achètent de l’électroménager dans un grand magasin, prennent un taxi. Bilan des opérations: 7.200 euros.
Lorsque Willy s’en aperçoit le lendemain, il appelle immédiatement sa banque, la Société générale.
“Ils me disent que j’ai dû laisser mon code quelque part, que j’ai agi avec légèreté. Mais ils ne peuvent rien prouver puisque je n’ai pas fait de faute”, assure-t-il au micro de RMC.
Et pour cause: la carte bleue de Willy dort bien au chaud dans un coffre chez lui, de même que son ordinateur. Aucune effraction.
Aucune explication
Les pirates auraient réussi à désactiver sa carte bleue à distance et à s’en faire envoyer une nouvelle, avec le code qui va bien. Comment ont-ils mis la main sur ses données? Impossible de le savoir. Peut-être une fuite ou une faille de sécurité.
Mais la banque ne fournit aucune explication et maintient que le responsable, c’est forcément Willy. Heureusement, sa petite-fille Manon l’accompagne dans ses démarches. C’est elle qui a contacté "RMC s’engage avec vous".
“Il reçoit toujours des mails publicitaires de la Société générale qui disent ‘la banque est là pour vous en cas de piratage’. Et pour la première fois, en plus de 50 ans, il a besoin d’eux et ils ne sont pas là”, raconte Manon.
Des piratages de plus en plus fréquents
Malheureusement, ce type de piratage est de plus en plus fréquent. Et les banques invoquent presque toujours une négligence grave du client pour refuser de rembourser. Mais sans en apporter les preuves, alors que c’est la loi. L’avocat Arnaud Delomel en a fait sa spécialité, il a défendu des milliers de particuliers. "Je passe ma vie à faire ça, nous dit-il. On attaque au civil et neuf fois sur dix, on gagne."
Comprenez: la majorité des banques ne remboursent pas, sauf si la justice les oblige. Mais pour engager une procédure, il faut un avocat, et ça coûte cher. Beaucoup de consommateurs n'ont pas les moyens. Et selon Me Arnaud Delomel, c’est précisément là-dessus que misent les banques.
Willy n’a donc pas d’autre choix que d’attaquer la Société générale. La rédaction a donc secoué les plumes de la banque. Rien n’est encore gagné, mais la Société générale accepte de réétudier le dossier de Willy. Et on compte sur eux pour respecter la loi.