Cosmétiques: des produits polluants et cancérogènes retrouvés dans de nombreuses marques

Une enquête dénonce la présence de ces subtances dans des cosmétiques. (Illustration) - Piaxabay
Un danger permanent. Lundi 7 octobre, le média Vert a dévoilé une enquête révélant la présence de polluants éternels dans des cosmétiques des marques L'Oréal, Lancôme ou encore Kiko.
En concentrant ses recherches sur les principaux commerçants de produits de beauté en France, le média annonce avoir détecté plus d’une centaine d’articles sur internet faisant mention d’au moins un PFAS, des substances per- et polyfluoroalkylées, très utilisées dans l'industrie. Une marque s'inscrit comme contenant le plus de ces substances dans ses produits: L'Oréal.
Comme le rappelle l'association 60 millions de consommateurs, les conclusions tirées par l'enquête de Vert peuvent vite pousser les utilisateurs de ces produits à faire du tri chez soi et dans son panier de course.
"Dans les rayons, le plus rapide consiste à privilégier les produits affichant le label bio, dont le cahier des charges exclut les PFAS pour les cosmétiques", conseille 60.
Chez soi, l'association recommande de scruter l'étiquette des produits de maquillage non bio pour voir s'ils contiennent ces fameuses substances. Il est facile de les repérer grâce à certains termes dans leur nom: contient les syllabes "perfluoro", "difluoro", "trifluoro", "tetrafluoro", "pentafluoro", ou encore "octofluoro". À noter que les produits résistants à l'eau ("waterproof") sont susceptibles de contenir de telles substances, car leur effet hydrophobe est recherché par les industriels.
Si la littérature scientifique a déjà mis en lien des risques de cancers, de maladies thyroïdiennes, ou encore des problèmes de fertilité avec les PFAS, ces produits une fois relâchés dans la nature peuvent détruire et contaminer l'environnement dans lequel ils sont présents. Et ce, pendant des centaines, voire des milliers d'années.
Du lowcost au premium
Ce qui inquiète le monde scientifique, c'est la particularité de ces PFAS à rentrer dans la peau de consommateurs (notamment les PTFE, une molécule de la famille des PFAS, plus connue sous l'appellation de la marque Téflon). D'autant que certains agissent comme des perturbateurs endocriniens, qui peuvent chambouler le système hormonal.
"Le risque de développer des pathologies à cause de perturbateurs endocriniens est plus élevé chez les enfants et les adolescents", ajoute Vert.
Selon l'étude du média spécialisé dans l'environnement, les PTFE se retrouvent dans des palettes de maquillage de la marque italienne lowcost Kiko, tout comme du rouge à lèvres Lancôme, ou encore dans de la crème solaire teintée SPF 50+ d'Avène.
Les PFAS dans le viseur des autorités
Alors que la plupart des fabricants contactés par Vert assurent mettre fin à l'utilisation de PFAS dans les prochaines années (L'Oréal annonce un abandon "avant la fin de l'année 2025"), la réglementation française risque de cadrer davantage la composition de ces produits.
Comme le rappelle 60 millions de consommateurs, dans ce sombre tableau figurent quelques lueurs d’espoir, car la réglementation s’adapte, avec retard, mais s’adapte, restreignant l’utilisation des substances problématiques ou leur concentration dans les produits.
Depuis le 1er juillet 2023, le BHT, un antioxydant controversé, est plus durement réglementé. Courant 2024, députés et sénateurs ont étudié des propositions de loi pour l'usage des PFAS. Un parcours de longue haleine qui mènerait, à terme, à la fin de ces substances dans notre quotidien.