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Distance d'épandage des pesticides: "Une distance ridiculement faible", dénoncent les associations écologistes

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Le gouvernement va proposer de fixer à 5 ou 10 mètres, selon les cultures, la distance minimale entre les habitations et les zones d'épandage de pesticides, un arbitrage dénoncé comme minimaliste par les écologistes et les associations.

Les Français sont appelés à partir de lundi à s'exprimer sur la distance d'épandage des pesticides entre les cultures et les habitations, une consultation lancée sur internet. La consultation durera 3 semaines et le texte entrera en vigueur le 1er janvier 2020.

Le gouvernement travaille actuellement sur un projet de décret pour instaurer une zone tampon de 5 à 10 mètres, entre les habitations et les champs traités aux pesticides. Bien inférieur à ce que recommandent certains élus et associations, qui dénoncent des distances "insuffisantes".

"Quand on va voir d'autres données récoltées dans les années 2000 par l'Inra, on s'aperçoit que la dérive des pesticides peut aller sur des centaines de mètres, au-delà d'un kilomètre parfois. Les produits ne s'arrêtent pas au bout de 10 mètres. Donc on ne peut pas être contents de cette distance ridiculement faible et pas protectrice", déplore François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

Un avis "scientifique" de l'Anses

Mais le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Didier Guillaume a assuré hier que le gouvernement s'était fondé sur l'avis "scientifique" et "indépendant" de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) rendu le 14 juin dernier.

Mercredi, il s'était opposé fermement à l'existence de zone de non-traitement dans un périmètre de 150 mètres autour des habitations. Depuis plusieurs mois, une vingtaine de maires ont en effet déposé des arrêtés dans ce sens visant à protéger leurs administrés.

Mais certains maires trouvent d'autres solutions moins radicales. A Saint-Maurice-de-Beynost, à l'est de Lyon, le maire de cette commune de l'Ain de 4.000 habitants a préféré trouver un compromis avec un agriculteur pour qu'il limite l'usage de pesticides à proximité d'une école: "Il m'a dit qu'il allait mettre le terrain en jachère et m'a dit que nous devrions nous mettre d'accord sur un montant d'indemnisation".

Pour compenser les pertes de l'agriculteur, la commune lui verse une indemnité de 1.565 euros, de quoi protéger les 270 élèves de l'école. Dans la commune, un Ehpad et une crèche sont également situés juste à côté de parcelles agricoles. La mairie travaille sur des accords similaires.

Margaux Bourdin (avec Paulina Benavente)