"Mon salaire a été divisé par deux": les livreurs de Deliveroo en grève contre la nouvelle tarification de la plateforme

Le torchon brûle entre la plateforme de livraison de repas Deliveroo et ses coursiers. Les livreurs entament une grève perlée pour protester contre la refonte de leur rémunération. Depuis le début de la semaine dernière, le prix minimum d'une course, fixé à 4,70 euros à Paris et dans d'autres villes comme Tours ou Toulouse, a été supprimé.
Résultat, sur les petites distances, les coursiers gagnent entre 2 et 3 euros de moins et estime que leur chiffre d’affaires a baissé de 30 à 50%. C’est le cas de Hamza, livreur parisien qui comme chaque soir se prépare à arpenter les rues de la capitale pour remettre des repas le plus rapidement possible.
"L'attente n'est pas comptée, c'est de l'argent perdu"
Quelques minutes après s'être connecté à Deliveroo une première course lui est proposée. Il y encore une semaine, Hamza était assuré de gagner 4,70 euros par livraison. Ce prix minimum supprimé, le constat est amer : "La semaine dernière, au lieu de faire mes 800 euros hebdomadaires hors taxe, j’ai fait 400 euros. Mon salaire a donc été divisé par deux".
Et quand une course mieux payée tombe, une fois devant le restaurant il doit patienter : "L’attente n’est pas comptée donc c’est de l’argent perdu". Le repas récupéré, Hamza doit se dépêcher, l'adresse du client étant à plusieurs kilomètres: "C’est parti pour accélérer et aller livrer ma commande le plus rapidement possible, pour en avoir vite une autre pour être rentable", explique-t-il.
Prise de risque accrue
Avec la nouvelle tarification, il a peur que l'impératif de rentabilité fasse prendre tous les risques au livreurs : "Il y a des livreurs qui vont essayer de pousser le bouchon pour rentrer dans leurs frais d’avant. Ils vont prendre les nouvelles commandes qui ne paient pas assez en se disant, 'c’est pas grave, mais maintenant je ne respecte plus le code de la route'", s’inquiète Hamza.
De son côté Deliveroo se défend en expliquant que les longues courses sont maintenant mieux rémunéré. Mais ces commandes sont plus fatigantes et risquées, surtout pour livreurs à vélo.