Fin de Windows 10 ce mardi: quelles sont les options qui s'offrent à vous?

Le logo de Microsoft sur un ordinateur (photo d'illustration). - Photo par JOAN CROS / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Votre ordinateur fonctionne sous Windows 10? Attention, dès ce mardi 14 octobre, tous les ordinateurs équipés de Windows 10 ne vont désormais plus recevoir de mises à jour gratuites.
Concrètement, les ordinateurs ne vont plus bénéficier de correctifs sur les fonctionnalités et la sécurité, ce qui les rendra vulnérables aux virus et logiciels malveillants, et donc à de potentielles cyberattaques.
"En ne recevant plus les mises à jour, vous n'êtes plus protégés contre les menaces cyber les plus récentes", explique à l'AFP Martin Kraemer, spécialiste de la sensibilisation à la sécurité au sein de l'entreprise américaine KnowBe4.
Si le danger est "très difficile" à quantifier, selon le spécialiste, il est certain que les utilisateurs de Windows 10 deviendront des cibles privilégiées pour les cyberattaquants en quête de failles de sécurité.
Selon Consumer Reports, près de 650 millions de personnes à l'échelle mondiale utilisaient Windows 10 au mois d'août dernier. En France, près d'un ordinateur sur deux serait concerné, d'après le service d'analyse web Statcounter.
Et les particuliers ne sont pas les seuls sur la liste: des collectivités locales, des administrations et même des hôpitaux seraient aussi touchés par cette suppression des mises à jour.
Alors si vous êtes concernés, quelles sont les différentes options qui s'offrent à vous? RMC Conso vous fait le point.
Passer à Windows 11
La première solution, et la plus évidente, est de passer à Windows 11, disponible depuis 2021. Si votre ordinateur a moins de cinq ans, il devrait cocher toutes les cases pour faire tourner cette nouvelle version.
Dans le cas contraire, une vérification s’impose. Vous pouvez notamment lancer l’application Contrôle d’intégrité du PC (PC Health Check), qui vous indiquera si vous êtes éligible à Windows 11. Si c’est le cas, vous serez invité à commencer la migration, qui est entièrement gratuite.
Pour être sûr de conserver toutes vos données, lors du passage de Windows 10 à 11, il est préférable d'activer l’option "Conserver les fichiers et applications personnels". Dans le doute, veillez à sauvegarder vos données sur un disque dur externe.
Un sursis d'un an pour Windows 10
Problème: "400 millions d’ordinateurs dans le monde seraient incompatibles avec Windows 11", comme le dénonce ce mardi dans un communiqué l'association Halte à l’obsolescence programmée (HOP).
Dans ce cas, vous pourrez tout à fait continuer d'utiliser Windows 10. En effet, Microsoft a lancé un programme de mises à jour de sécurité étendues (ESU). Seule condition: se connecter régulièrement à un compte Microsoft.
"Les utilisateurs des Licences Famille, Professionnelle, Éducation et Station de Travail ont accès à un an de mises à jour gratuites jusqu’au 13 octobre 2026. Les licences Entreprise sont elles exclues et devront payer pour obtenir un sursis", confirme HOP dans son communiqué.
Finalement, cette mesure ne fait que repousser l'échéance d'un an. Après octobre 2026, il faudra à nouveau vous poser la question d'une transition vers un autre système ou d'un achat d'un nouvel ordinateur. Et il ne faudra pas oublier de vérifier qu’il est bien fourni (ou du moins compatible) avec le dernier système de Microsoft.
Les logiciels antivirus limités
Si vous n'êtes pas éligibles à Windows 11 ou que vous ne souhaitez pas être dans une situation de sursis pendant un an avec Windows 10, il est également possible d'installer des logiciels antivirus.
Mais est-ce que c'est suffisant? Ils peuvent faire office de pansements, mais ce ne sont pas des boucliers infranchissables.
"Il y a une limite à la protection qu'ils peuvent offrir. C'est bien mieux que de ne rien faire, mais cela devrait être une solution temporaire, le temps de trouver une solution permanente", déclare à l'AFP Paddy Harrington, analyste au sein du cabinet américain Forrester.
Les logiciels libres, une alternative intéressante
La véritable alternative pour ne pas dépenser votre argent ou jeter inutilement votre ordinateur qui est fonctionnel, c'est de changer de système d'exploitation via des logiciels dits libres.
Au contraire d’un logiciel propriétaire, comme Windows, un logiciel libre permet à l’utilisateur de l’exécuter, le modifier, l’étudier ou le copier librement. Vous pouvez par exemple vous tourner vers Linux, Ubuntu ou Zorin OS, qui restent accessibles même aux utilisateurs peu expérimentés.
Ils reprennent les codes visuels de Windows tout en étant plus légers, gratuits et régulièrement mis à jour, et couvrent sans difficulté les usages courants (navigation Internet, bureautique, musique, vidéo, etc.).
"Tant que vos applications supportent ce système d'exploitation et que vos outils de gestion et de sécurité le prennent en charge, c'est un bon choix", assure Paddy Harrington.
Autre option: ChromeOS Flex, développé par Google et qui transforme un PC en Chromebook. Contrairement aux autres logiciels qui s'installent directement sur un ordinateur, celui-ci s'installe depuis une clé USB et garantit des mises à jour automatiques.
Le seul inconvénient de toutes ces options, c'est plus une barrière psychologique de déménager dans un nouvel écosystème, et donc de changer un peu vos habitudes.
Forcer la migration vers Windows 11
Enfin, si vous n'êtes pas éligibles à Windows 11, mais que vous êtes tout de même attaché à ce système d'exploitation, il existe un dernière solution.
Même si la version vous avertit que votre matériel n'est pas compatible, vous pouvez contourner les verrous de Microsoft et forcer la migration vers Windows 11.
Mais attention, la manœuvre n'est pas sans risque et nécessite des compétences plus avancées en informatique.
"Les appareils qui ne répondent pas à ces exigences système pourraient mal fonctionner en raison de problèmes de compatibilité", déconseille Microsoft.
Toutes les étapes pour y parvenir ont été détaillées dans cet article de La République des Pyrénées.
Une situation largement critiquée
Même s'il existe quelques solutions pour éviter la suppression des mises à jour, cette mesure imposée par Microsoft soulève de multiples questions.
De nombreux appareils, encore fonctionnels, sont exclus du passage à Windows 11 et Microsoft pousse clairement à l'achat de nouveaux ordinateurs.
Le programme gratuit d'extension des mises à jour dure seulement un an et place les consommateurs dans une situation de sursis, et certaines licences ne peuvent même pas en bénéficier. Le tout avec un risque accru de virus et de logiciels malveillants.
L'association Halte à l’obsolescence programmée s'est mobilisée dès la mi-septembre aux côtés d'une vingtaine d'organisations à travers la coalition "Non Taxe Windows".
Celle-ci a lancé une pétition, qui a déjà récolté près de 50.000 signatures. L'association demande notamment des mises à jour de sécurité sans conditions et non payantes de Windows 10 pour tous jusqu’à 2030.
Plus globalement, elle réclame une loi pour la mise à disposition non payante et sans contreparties des mises à jour logicielles de sécurité pendant au moins 15 ans pour tous les ordinateurs.