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Habitants et commerçants bordelais en colère: "On a une Assemblée, un Sénat, qu'ils se mettent au travail!"

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Bordeaux a connu de nombreuses violences ce week-end en marge de la manifestation des "gilets jaunes" dans une ville peu habituée aux débordements.

Bordeaux n'a pas échappé aux scènes de violences samedi. La ville d'ordinaire calme et mesurée s'est "embrasée" selon Alain Juppé. Le maire de Bordeaux estime que le Président Macron doit parler aux Français pour calmer cette colère qui touche tout le pays.

Jusqu'en fin de soirée, dans le centre-ville de Bordeaux, de petits groupes ont mis le feu à des barricades, du mobilier urbain. Plusieurs dégradations : des vitrines, plusieurs banques, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre. Des scènes d'autant plus impressionnantes que contrairement à Paris, les consommateurs n'avaient pas déserté le centre-ville.

"Il faut plus que des mots"

La manifestation qui a rassemblé jusqu'à 4.500 personnes avait pourtant bien commencé. Elle s'était déroulée dans le calme jusqu'à 16 heures, les "gilets jaunes" s'étirant par petits groupes dans le centre où les Bordelais faisaient tranquillement leurs courses de Noël. D'après le préfet Didier Lallement, les forces de l'ordre ont procédé à 69 interpellations suivies de 54 gardes à vue à Bordeaux.

Les habitants et commerçants lancent un cri d'alerte au gouvernement. Vitres cassées, voitures en feu... Gilbert et Chantal n’en peuvent plus:

"C'est totalement inadmissible que le gouvernement laisse faire ça", se désole Gilbert. Chantal pense que le président de la République doit vite trouver des solutions. "Je pense qu'il faut plus que des mots. On a une Assemblée nationale, un Sénat. Que tout le monde se mette au travail."

"Il y a un sentiment de peur, d'insécurité"

A quelques mètres de là, sur l’une des avenues du centre ville, Catherine Laurent constate encore les dégâts de samedi… Sa boutique de sport a bien failli être pillée.

"Il y a un sentiment de peur, d'insécurité. Il faut de l'apaisement car c'est allé trop loin. Notre président doit parler aujourd'hui je trouve qu'il attend trop longtemps, il aurait dû le faire dès ce week-end."

Il faut faire vite, car la commerçante ressent déjà les effets des violences sur son chiffre d’affaires à deux semaines de Noël.

"Je pense qu'on est à -50% sur le mois de décembre. Tous les jours comptent, on essaie de travailler, on essaie de récupérer les journées qui sont perdues."

Catherine redoute aujourd’hui un 5e samedi de mobilisation qui serait catastrophique tant pour sa boutique que pour sa ville.

Anaïs Bouitcha (avec J.A.)