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Faut-il sanctionner financièrement les clients pour lutter contre les réservations non-honorées?

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(illustration) - ALFREDO ESTRELLA © 2019 AFP

La restauration et le domaine médical sont particulièrement touchés par les annulations de réservations non-justifiées, les "no-show", qui pénalisent tout un système économiques en plus d'être une incivilité désagréable.

Grosse sanction pour un groupe d'amis qui avait réservé dans un restaurant sans prévenir qu'ils ne viendraient pas. Un groupe de trois personnes a dû payer 510 euros pour ne pas s'être présentés à "l'Amelia" de Saint-Sébastien, un établissement 2 étoiles au guide Michelin. L'Indépendant relate que les clients ont tenté de contester cette "amende" au tribunal mais ce dernier a donné raison au restaurateur.

Alors qu'Estelle Midi rouvrait le débat ce mardi à l'antenne de RMC, le chroniqueur Thierry Moreau n'est pas choqué car les "no-show" font partie selon lui des incivilités à bannir.

"Oui, c'est un manque de respect. C'est une perte de chance pour les patients, c'est un manque à gagner pour les restaurateurs et médecins. Ca fait partie de ces incivilités grandissantes. Maintenant, les restaurateurs nous remercient quand on annule alors que c'est juste normal !", s'amuse-t-il.

La faute à la digitalisation?

Que faire face à ce fléau ? De plus en plus d'établissements prennent dorénavant une empreinte de carte bancaire au moment de la réservation pour inciter les gens à honorer leur rendez-vous, sous peine d'être ponctionnés en cas d'absence non-justifiée.

Alain Fontaine, président de l'association française des maîtres-restaurateurs, ne met pas ça en place dans son propre établissement mais assure que le métier est très divisé sur la question, face à un fléau qui s'est accentué après le Covid.

"On en avait avant le Covid. Mais la pandémie a accéléré la digitalisation. Les gens réservent par des plateformes, toutes professions confondues la virtualisation fait que tout est léger. Ca divise beaucoup la restauration en ce moment", confirme-t-il.

Crainte de représailles sur les réseaux sociaux

Certains restaurateurs en effet n'osent pas mettre en place ce type de sanctions, par crainte de représailles sur l'image de l'établissement.

"J'ai un collègue qui a eu 22 annulations de couverts le soir de la Saint-Valentin alors qu'il devait être complet. C'était, de plus, un menu spécial, assez cher. Et il m'a dit qu'il n'avait pas pris d'empreinte bancaire car il n'osait pas car les gens se vengent ensuite sur les réseaux sociaux...", soupire-t-il.

Alain Fontaine assure avoir la chance d'avoir beaucoup de passage devant son restaurant parisien. Mais l'annulation de réservations dans des espaces isolés se révèlent beaucoup plus impactant.

"Je pense à mes collègues des fois isolés, qui n'ont que 40 couverts, s'il en manque 10 c'est terrible !"

Et pourtant, mettre en place une empreinte de carte bancaire dans des restaurants aux bassins de population à faible densité fait que le bouche à oreille négatif serait d'autant plus impactant.

En ce sens, Guy Savoy lançait en janvier sur RMC un appel aux Français qui vont au restaurant, du petit boui-boui au triple étoilé comme le sien: "Je vous encourage vivement à appeler le soir au dernier moment pour obtenir une réservation, à 18h, 19h voire même 20h."

Dans le domaine médical, le problème est le même notamment pour les médecins généralistes. A tel point que les sénateurs se penchent sur la question pour tenter de légiférer.

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