Un plombier répare une fuite chez lui, le fournisseur lui fait payer la surconsommation d’eau

Jérôme est plombier de métier. Il dirige aujourd’hui une quinzaine de professionnels du secteur à Dourdain, en Bretagne. Il y a trois ans, son fournisseur d’eau vient faire un relevé de compteur chez lui et constate une fuite à l'extérieur de son domicile.
“On n’avait pas de problème à l’intérieur de la maison, c’est pour ça qu’on ne s’en est pas aperçu. Mais il y avait une fuite permanente qui faisait couler de l’eau”, raconte-t-il.
Pas de problème, Jérôme sort ses outils, sitôt repérée, sitôt réparée. Mais c’est trop tard: sur un an, le volume d’eau dépensé par la famille a été multiplié par six. Et ça coûte cher: 1.000 euros de plus!
La loi protège le consommateur, mais…
Depuis 2012, si un consommateur est victime d’une fuite d’eau, et que la consommation a été multipliée au minimum par deux, le montant est plafonné, en fonction du logement. Pour ça, il faut transmettre la facture de la réparation par une entreprise de plomberie. Sauf que Jérôme a réparé la fuite lui-même…
“Je fais de la plomberie, j’ai les compétences pour le faire. La preuve: la réparation tient. Mais comme je n’ai pas de facture, ils ne veulent pas appliquer cette loi. Il y a quand même 600 euros d’écart entre ce qu’on devrait payer et la somme qu’ils nous demandent. C'est un problème financier pour nous”.
Preuve de sa bonne foi, Jérôme a payé un acompte de 400 euros, soit la somme plafonnée, à son fournisseur, le groupe Saur. Mais depuis, il ne cesse de recevoir des courriers d’organisme de recouvrement. Il est à court de solutions.
Un élément qui ne fait pas partie des canalisations
Grâce à “RMC s’engage avec vous”, le groupe Saur a accepté d’examiner son cas. Mais les nouvelles ne sont pas aussi bonnes qu’on l’espérait. La fuite d’eau viendrait d’un manomètre, un petit équipement qui permet de contrôler la pression de l’eau.
Et selon le fournisseur, cet élément “ne fait pas partie des canalisations, au sens de la loi”. Résultat: le groupe Saur explique qu’il n’est pas obligé d’appliquer le plafonnement.
L’opérateur invite notre auditeur à contacter le médiateur de l’eau. C’est ce qu’il a fait, et la rédaction l’accompagne dans sa démarche.
En 2022, 6.320 particuliers comme Jérôme ont saisi le médiateur, 73 de plus que l’année précédente.