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Attention à la présence non déclarée d’alcool dans le kéfir et le kombucha

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Image d'illustration. - Unsplash

Le kéfir et le kombucha sont des boissons fermentées réputées pour leurs bienfaits sur la flore intestinale. Mais ce que les consommateurs savent moins, c’est que ces dernières peuvent contenir de l’alcool très rarement mentionné sur les étiquettes. 

Un élément dissimulé. Dans une enquête publiée le 22 novembre dernier, l’UFC-Que Choisir alerte les consommateurs concernant la présence d’alcool dans le kéfir et le kombucha, deux boissons appréciées pour leurs bienfaits sur la digestion et la santé intestinale. 

L’association de consommateurs épingle l’absence d’une "information essentielle". Pour cause, la moitié des références achetées dans le cadre de l’enquête ne faisaient aucune référence à la présence d’alcool, l’autre moitié, quant à elle, ne "mentionnait ce dernier qu’en tout petits caractères". 

L’alcool est lié à la fermentation

Le processus de fabrication de ces deux boissons repose sur le même principe de fermentation. En effet, le kéfir, qu'il soit à base de lait ou d'eau, et le kombucha, à base de thé sucré, sont produits par la fermentation de levures et de bactéries. C’est à ce moment que l’alcool est sécrété.

Si ce processus entraîne inévitablement la fabrication d’alcool, les consommateurs de ces boissons ne sont pas toujours conscients de ce phénomène.  Les fabricants, quant à eux, éclipsent cette information de l'étiquetage pour entretenir une image de boisson saine

Aucune obligation légale en dessous de 1,2° d'alcool

En France et plus largement en Europe, la présence d’alcool doit être clairement mentionnée sur l’étiquette du produit à partir de 1,2°. En d’autres termes, si le taux de concentration est inférieur à ce chiffre, les fabricants n’ont pas l’obligation de le mentionner. Ce seuil est de 0,5° aux États-Unis. 

La plupart des producteurs de kéfirs et de kombuchas adaptent leur méthode de fabrication pour garantir que leur produit reste sous la limite de 1,2° d’alcool. Pour cause, c'est le temps de fermentation qui détermine le degré qui sera présent dans le produit final. Plus une boisson fermente et plus elle sera alcoolisée. 

Des boissons qui présentent un risque 

Si certains producteurs de kéfir, comme la marque Labo Dumoulin, vont même jusqu’à affirmer que leurs kéfirs sont des "alliés du quotidien pour tous, petits et grands", comme le rapporte l’UFC, ces produits présentent en réalité un risque. 

"Récemment, une personne anciennement alcoolodépendante m’a raconté avoir ressenti les symptômes associés à la consommation d’alcool, après avoir bu du kombucha. En l’absence d’information, il y a donc un risque de réveiller l’envie de boire chez ces personnes”, prévient Mickaël Naassila, directeur du Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances à l’Inserm, auprès de l’association de consommateurs. 

Les personnes qui ne consomment pas d’alcool doivent par conséquent se tourner vers des marques qui font du kombucha et du kéfir qui éliminent l'alcool après la fermentation.

Sabrine Mimouni