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Alimentation

Extension des tickets-restaurant: le chef Thierry Marx en appelle à Elisabeth Borne

Thierry Marx

Thierry Marx - MIGUEL MEDINA / AFP

Le patron du syndicat des restaurateurs Thierry Marx dénonce la décision du gouvernement de prolonger la dérogation qui permet d'acheter des produits alimentaires dans les grandes surfaces.

Le chef étoilé Thierry Marx, président du principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration, l'Umih, demande à être reçu "dans les meilleurs délais" par la Première ministre Élisabeth Borne, alors que Bercy réfléchit à pérenniser la possibilité d'acheter tous types de produits alimentaires au supermarché avec les titres-restaurant.

"Avec sa volte-face sur la prolongation de l'utilisation du titre-restaurant aux produits alimentaires, le gouvernement envoie un très mauvais signal à notre profession", déplore-t-il dans un communiqué transmis à l'AFP jeudi.

"Il ne doit pas devenir un titre-Caddie"

"Dans titre-restaurant, il y a +restaurant+. Ce titre doit rester une aide au déjeuner des salariés ne disposant pas de restaurant d'entreprise. Il ne doit pas devenir un titre-Caddie", poursuit le chef.

"Je demande à être reçu dans les meilleurs délais par la Première ministre pour lui faire part de notre incompréhension, notre mécontentement et notre souhait d'un retour rapide à la situation précédant la loi de 2022", ajoute-t-il.

La loi a introduit en 2022 la possibilité d'acheter avec des titres-restaurant des produits alimentaires non directement consommables (farine, pâtes, riz, oeufs, poisson, viande, etc.) en supermarché, une dérogation qui devait prendre fin le 31 décembre 2023.

Un manque à gagner de 200 millions d'euros pour nos restaurateurs

Mais face à la levée de boucliers causée par la fin du dispositif, Bercy a annoncé son souhait de le prolonger en 2024, voire de le pérenniser.

"En 2023, c'est un manque à gagner de 200 millions d'euros pour nos restaurateurs", estime le chef, rappelant "qu'en 2023, la grande distribution a vu sa part de marché titre-restaurant augmenter de plus de 6%" quand "celle des restaurants diminuait de 3%".

En marge d'un déplacement en Indre-et-Loire, la ministre déléguée aux PME et au Commerce Olivia Grégoire lui a répondu au nom du gouvernement: "nous sommes et nous serons aux côtés des restaurateurs".

Mais "il faut aussi entendre les Français. L'inflation alimentaire (...) demeure assez élevée" et la possibilité de continuer à utiliser les titres-restaurant pour des achats alimentaires en général "est une liberté de bon aloi", a-t-elle ajouté.

"Il faut que les restaurateurs l'entendent et je ne doute pas que Thierry Marx l'entende", a conclu Olivia Grégoire.

Dans son communiqué, Thierry Marx avait dit entendre "les voix qui s'expriment à propos de l'utilité de ce titre, en période d'inflation, pour faire ses courses au quotidien."

"L'inflation concerne tous les Français. La hausse des prix impacte aussi nos restaurateurs", avait-il fait valoir, appelant le gouvernement à "concevoir un titre alimentation ou un chèque alimentaire pour lutter contre l'inflation et aider les plus défavorisés".

CN avec AFP