L'origine des ingrédients dans les produits transformés reste très opaque

Il y a encore du mieux à faire concernant la traçabilité de nos aliments. L'opacité règne sur l'origine de 69% des ingrédients présents dans les produits transformés, selon une étude publiée ce jeudi par l’UFC-Que Choisir.
Le podium de l'opacité revient aux légumes et céréales, dont la provenance n'est pas indiquée ou est floue dans 84% des produits transformés testés par l'UFC, puis la volaille dans 64% des produits. Viennent ensuite le porc (38%) et le bœuf (32%).
Alors que le gouvernement doit dévoiler en mai un indicateur sur l’origine des aliments transformés à apposer sur les emballages, l'UFC-Que Choisir demande que la présence de cet indicateur soit obligatoire sur les produits et non facultative comme envisagé aujourd'hui.
Pour l'association, ça ne fait aucun doute, le gouvernement doit forcer la main aux industriels. Car il y a beaucoup de travail à faire dans ce domaine.
Des changements "contraints" selon les industriels
“On ne part pas de loin, on part de rien”, avoue un industriel. Effectivement, rien n’oblige les entreprises à détailler l’origine des ingrédients dans les produits transformés. Les associations de consommateurs voudraient donc passer par la contrainte. Irréaliste, pour les agro-industriels, qui ne semblent pourtant pas fermés à plus de transparence.
“On a de plus en plus de problématiques de sourcing sur certaines matières et on est obligés de jouer sur plusieurs provenances. Du jour au lendemain, vous êtes obligés de changer et ce n’est pas parce que vous souhaitez changer, c’est parce que vous y êtes contraint. Ça veut dire qu’une fois que c’est apposé sur un emballage, il faut changer tous vos emballages. C’est très compliqué et surtout, ça coûte très cher”, pointe Carole Perrier, déléguée générale de l’association des industries agroalimentaires en Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour le gouvernement, c’est clair: impossible de contraindre sans se faire retoquer par l'Union européenne. Son “origine-score”, un indice de transparence prévu pour mai, se fera donc sur base du volontariat.