Lustucru veut fusionner avec Panzani pour faire un géant des pâtes "made in France"

Une bouchée de géant. Le monde des pâtes est en ébullition: Lustucru veut avaler son concurrent Panzani pour créer un champion français du secteur. Etonnant à première vue car ce serait le petit qui mange le gros: dans le monde des pâtes sèches, Lustucru est aussi minuscule qu’une coquillette avec à peine 4% du marché en France. Alors que Panzani est leader avec près d’un paquet de pâtes sur 3 vendu en France.
L’objectif de ce projet d’achat serait de faire des synergies, des économies: des suppressions d’emploi ne sont donc pas à exclure. Mais l’intérêt de Lustucru est surtout de devenir numéro 1 sur les pâtes sèches, alors que la marque n’a jamais réussi à percer sur ce marché. Elle est numéro 1 en revanche sur les pâtes fraîches.
Les pâtes Panzani sont aujourd’hui fabriquées en France, mais est-ce qu’elles le resteraient si la marque était rachetée ?
A priori oui, les pâtes sèches continueront à être fabriquées à dans les usines de Marseille et de Nanterre à base de blé français, qui est réduit en semoule, hydraté jusqu’à obtenir une pâte homogène, puis découpé selon la forme voulue.
La marque n’aurait aucun intérêt à délocaliser sa production, l’origine des produits compte de plus en plus pour le consommateur, le "made in France" fait vendre, et dans le marché des pâtes, la marque est très importante, Panzani et Lustucru sont deux fleurons de l’industrie alimentaire bleu-blanc-rouge.
Et c’est d’autant plus vrai que les pâtes sont un aliment refuge, un aliment qui se conserve, bon marché, facile à cuisiner et nourrissant. Un aliment sur lequel les Français se jettent à chaque période anxiogène. On l’a bien vu lors du premier confinement, avec ces caddies remplis de paquets de pâtes.
L’année dernière les français ont mangé 9 kg de pâtes chacun en moyenne. C’est énorme, le marché s’est envolé de 12%, du jamais-vu depuis 10 ans, il pèse 850 millions d’euros.
Clairement les marges sont très faibles, on ne gagne pas beaucoup d’argent quand on fabrique des pâtes, surtout que les cours du blé sont au plus haut, mais le paquet de pâtes, c’est l’un des rares produits à être présents dans 99,9% des placards des Français.