Menu végétarien, produits bio, qualité des repas... Que mangent nos enfants à la cantine?
Un enfant déjeune dans une cantine scolaire. (Illustration) - Romain Perrocheau - AFP
C'est souvent un passage obligatoire pour un enfant scolarisé. Alors que la rentrée a sonné début septembre pour des millions d'enfants, il est probable que nombre d'entre eux aient déjeuné à la cantine. Au primaire, c'est la commune qui est responsable de la restauration scolaire. Si tous les établissements scolaires ne possèdent pas de cantine, certaines sont chargées d'approvisionner plusieurs écoles à la fois.
Selon les chiffres de l'Institut national de la consommation (INC) publiés ce vendredi, une cantine sert en moyenne 5,2 écoles pour 248 repas par jour. Au travers d'une vaste étude menée auprès de l'intégralité des mairies de France en 2023 (voir encadré), l'organisme a dressé un état des lieux des cantines françaises. En y regardant de plus près, la question de l'intérêt nutritionnel et de la qualité des denrées n'est pas toujours assurée, malgré des exigences légales.
Du bio, mais pas forcément du durable
C'est la règle qui s'applique pour les cantines depuis le 1er janvier 2022: 50% des produits servis doivent être des "durables et de qualité", et cela doit concerner 60% des produits à base de viande et de poisson. Un an plus tard, seulement 39% des mairies évoquent l'utilisation de produits durables et de qualité. La donnée passe à 37% pour les produits à base de viande et de poisson.
Si les objectifs fixés par EGAlim semblent encore difficilement atteints, la part de produits bio (fixée à 20%) est, quant à elle, atteinte et même dépassée puisque les écoles en servent en moyenne 30%.
"Néanmoins, un quart des cantines n’atteint pas l'objectif des 20% de produits bio servis", regrette l'INC.
Les cantines sont aussi, depuis août 2023, obligées de servir un menu 100% végétarien une fois par semaine. 70% des mairies répondantes à l'INC informent le faire une fois par mois, en revanche le nombre d'établissements chute drastiquement à 12% pour ceux qui le font de manière hebdomadaire. Quand 11% ne le font jamais.
Fruits, légumes, féculents...
Pour élaborer les menus, 50% des mairies ont déclaré faire appel à un prestataire de restauration privé. Dans un cas sur trois, la mairie est impliquée, précise l'INC. Une situation qui laisse dubitatif l'organisme, qui déplore la non-implication systématique d’un professionnel de la nutrition qualifié ou des parents dans l’élaboration des menus.
Des nutritionnistes ou diététiciens sont sollicités dans un cas sur quatre et les parents d’élèves dans seulement 5% des cas. En juillet 2023, le ministère de l'Agriculture a dévoilé le plan "Ma Cantine", un programme destiné à faire évoluer la restauration scolaire pour les parents d'élèves. Ces derniers peuvent par exemple:
- Solliciter les représentants des parents d'élèves pour être informés sur le fonctionnement d'une cantine scolaire.
- La découvrir de l'intérieur en demandant les fiches techniques des plats, participer à un repas et même visiter la cuisine centrale.
- Participer à la commission des menus.
- Et inciter les restaurants à partager leur démarche EGAlim et l'appliquer au mieux.
Une cantine peu appréciée des enfants
Sur la composition des menus, les mairies déclarent en moyenne quatre fruits et légumes par semaine dans les assiettes des enfants, des féculents trois fois par semaine, des frites moins d'une fois par semaine, de la viande entre deux et trois fois par semaine ou encore des produits laitiers entre trois et quatre fois par semaine.
Racontée par les enfants, l'expérience de la cantine s'avère globalement peu plaisante. Seulement 34% des têtes blondes sondées indiquent se réjouir d'y déjeuner, 55% ont des jours préférés, lorsque 11% n'aiment tout simplement pas y manger. C'est d'ailleurs plutôt l'idée de déjeuner entre camarades qui semble animer 65% des jeunes répondants.
Pour cette enquête, l'INC annonce avoir sondé 34.600 mairies (soit 99% des mairies de France) pour répondre à un questionnaire en ligne d’une quarantaine de questions. 3.177 mairies ont répondu au questionnaire entre le 16 novembre et le 29 décembre 2023. Parmi elles, 390 ont indiqué ne pas avoir de service de restauration scolaire au sein de leur commune.
De plus, environ 200 mairies ont contacté directement par mail l'INC sans répondre au questionnaire pour indiquer qu’il n’y avait pas de service de restauration scolaire au sein de leur commune. Ainsi, ce sont 2.572 mairies ayant indiqué avoir un service de restauration scolaire qui ont répondu à l'enquête, précise l'Institut.