Moins cher, parfois frelaté... Pourquoi les agriculteurs français en ont après le miel asiatique
Des pots de miel (photo d'illustration). - Pixabay
Du rififi au rayon miel. Ce lundi, la FNSEA a profité de la journée mondiale des abeilles pour appeler au retrait des miels asiatiques des rayons des magasins français. L'association, connue pour la défense des intérêts des agriculteurs français, accuse les produits asiatiques de faire chuter les prix et ainsi déstabiliser le marché.
En magasin, l'association relève un écart de prix allant de 8 euros le kilo pour le moins cher jusqu'à 30 euros pour le produit issu d'une récolte du sud de la France, relève France Info. Pire, le miel venu du continent asiatique serait frelaté par des adjonctions de sucre.
Dans un communiqué, la FNSEA pointe du doigt les "importations massives de miel chinois vendu à très bas coût, quatre fois moins cher, en moyenne, que les miels européens, déstabilisent le marché dans son ensemble, font subir une distorsion de concurrence inacceptable aux apiculteurs français et trompent les consommateurs". L’organisation réclame "des engagements clairs de la part des différentes directions des enseignes de la grande distribution et de leurs acheteurs".
Des mélanges avérés
Difficile de ne pas être perdu face à toutes les variétés de miel en vente. Si les prix varient, les étiquettes ont aussi tendance à être troubles pour les consommateurs. À commencer par plusieurs origines qui mentionnent différents pays, parfois tous présents à la fois sur la même étiquette: Chine, Hongrie, Roumanie ou encore Afrique du Sud. Mais le reste du globe est aussi concerné puisque la mention de l'Ukraine, le Chili ou encore le Vietnam est aussi relevée.
Ce qui explique cette étiquette parfois si floue, c'est le mélange des miels avec des sirops. "Les analyses en laboratoires permettent d'avérer que ces miels sont mélangés avec des sirops. Donc effectivement on a le goût, en revanche on ne retrouve pas du tout les bienfaits du miel qu'on pourrait trouver dans le miel naturel", explique à France Info Didier Lesage, apiculteur et gérant du site miel in France.
La Chine, principal exportateur
C'est la Chine, principal exportateur mondial, qui serait à l'origine de ces étiquettes aux multiples pays. "La Chine est très présente dans certains pays, exporte dans ces pays pour les réexporter ensuite avec une étiquette différente. Vous pouvez acheter du miel en Afrique du Sud, s’il a été au départ acheté en Chine, il pourra être étiqueté Afrique du Sud", analyse Eric Lelong, président d'Interapi à France Info.
Un tour de passe-passe qui ne sera bientôt plus possible pour le miel importé en Europe. Début mai, le Parlement européen a annoncé l'application d'un décret modifiant les directives "petit-déjeuner".
Dans le cas du miel, les producteurs doivent dorénavant lister les pays d'origine, par ordre décroissant, ainsi que le pourcentage du produit qui en provient. Les producteurs ont jusqu'au mois de mai 2026 pour être aux normes.