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Pénurie de main d’oeuvre agricole: ouverture des frontières pour les travailleurs européens étrangers

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Le gouvernement a décidé de permettre aux travailleurs européens étrangers de prêter main forte aux agriculteurs en manque de main d’oeuvre et d'ouvrir les frontières.

Les agriculteurs français sont soulagés. Le gouvernement a confirmé que les travailleurs européens étrangers pourraient déroger à la fermeture des frontières et venir prêter main forte dans les champs.

A une condition: qu'ils disposent d'un contrat de travail en bonne et due forme. Pour eux, pas de quarantaine ni de test à l'arrivée. Les travailleurs situés hors espace Schengen sont aussi concernés par cette dérogation.

"Dans les 48 heures qui arrivent on tient, dans les 72 heures on tient plus"

Une annonce qui fait le bonheur des agriculteurs pour qui cette main d'oeuvre fidèle et productive est indispensable. En avril dernier, les producteurs français ont dû faire une croix sur 15 à 20% de leur récolte. La main d’œuvre locale française étant peu nombreuse et peu aguerrie à l'exercice. L'opération "des bras pour ton assiette" n'a permis de recruter que 15.000 personnes sur les 45.000 nécessaires.

Les agriculteurs attendent désormais la mise en place concrète du dispositif qui va permettre à leurs salariés de passer les frontières. Dans quelques jours, ces cerises arriveront à maturité, mais Benjamin à la tête de cette exploitation fruitière de 55 hectares dans la Drôme, ne sait pas s’il pourra les ramasser: "Dans les 48 heures qui arrivent on tient, dans les 72 heures on tient plus, il faudra ramasser".

Seulement voilà, ses dix saisonniers bulgares sont bloqués à Sofia, soit la moitié de son effectif. La réouverture des frontières est donc une excellente nouvelle mais impossible de savoir s’il seront là à temps.

"Actuellement, je me dis que je vais recruter 5 ou 10 personnes de la région pour ramasser mes cerises et d’un autre côté, je suis tiraillé à me dire qu’ils vont peut-être arriver dans deux jours et je vais me retrouver avec 10 personnes de trop".

"Comment les salariés étrangers vont-ils pouvoir circuler et pouvoir traverser la frontière?"

Un casse tête pour Benjamin comme pour bon nombre d’exploitants. David Darnaud, est producteur et président de l’AOP abricots et pêches de France. Après les effets d’annonce, il réclame des consignes claires au ministre de l’Intérieur.

"On a besoin de savoir comment les salariés étrangers vont pouvoir circuler et pouvoir traverser la frontière pour venir dans nos exploitations et travailler le mieux possible pour avoir de bons fruits".

Il y a donc urgence pour les agriculteurs, d’autant que leur besoin en main d’oeuvre va doubler le mois prochain, passant de 45.000 à 80.000 personnes en France.

Florence Donjon (avec C.P.)