Poissons, fromages, céréales... Pourquoi le Nutri-Score de certains produits va bientôt changer

Une affiche présentant le logo "Nutri-score" dans un supermarché Delhaize à Bruxelles le 4 avril 2019. - LAURIE DIEFFEMBACQ / BELGA / AFP
Cinq lettres et un code couleur qui n’échappent pas au regard. Mis en place dans le cadre du Programme national nutrition santé, le Nutri-Score est une échelle qui classe de A à E les aliments en fonction de leurs qualités nutritionnelles. Ce système d’étiquetage supposé guider les consommateurs vers de meilleurs choix a été largement critiqué depuis sa mise en place.
La remise en question de sa pertinence a poussé le comité scientifique chargé d'évaluer son efficacité à mettre à jour son mode de calcul. L’autorité transnationale du Nutri-Score est composée de scientifiques belges, français, allemands, hollandais, espagnols, suisses et luxembourgeois.
Plus de perdants que de gagnants
Le nouvel algorithme, en vigueur à partir du 31 décembre, sera plus précis envers la teneur en gras et en fibres des aliments.
“Globalement, il va y avoir plus de perdants que de gagnants. Ça va devenir plus sévère vis-à-vis des protéines et des fibres, c'est-à-dire qu'il faudra en posséder plus pour avoir des bons points. Et ça va devenir aussi plus sévère vis-à-vis du sucre et du sel", explique Elsa Abdoun, journaliste spécialiste de l'alimentation et de la santé à l'UFC-Que Choisir, à nos confrères de TF1.
Plusieurs produits risquent de voir leur note chuter. Ce sera par exemple le cas des céréales du petit-déjeuner, dont le score pourrait passer de A à C.
Des notes plus sévères pour les aliments sucrés
Le lait, les boissons lactées et les boissons végétales ont été inclus dans ce nouvel algorithme en assurant une classification du lait écrémé et demi-écrémé dans les classes les mieux notées. Le nouveau mode de calcul permet également une différenciation entre les types de lait en fonction de leur teneur en matières grasses et en sucre.
Le “bon” gras, notamment contenu dans les poissons et les fromages, sera quant à lui mieux noté puisque son apport nutritionnel sera pris en compte.
"Ce nouvel algorithme renforcera l’efficacité du Nutri-Score pour classer les aliments et les boissons en cohérence avec les principales recommandations alimentaires des pays européens et guider les consommateurs vers des choix éclairés et favorables à leur santé", a détaillé la Direction générale de la Santé (DGS) dans un communiqué publié le 24 avril dernier.
Le Nutri-Score va disparaître sur certains produits
Pour échapper à la baisse de leur classement, certaines marques, dont Bjorg, ont décidé de ne plus afficher leur Nutri-Score. En effet, ce dernier n’est pas obligatoire et repose sur le volontariat des acteurs du secteur agro-alimentaire. Défenseure du dispositif, l'association UFC-Que choisir souligne dans un rapport publié au mois d'avril 2023 que le Nutri-Score a des effets plutôt positifs sur les recettes des industriels. Sans affichage du logo, elle estime que la “malbouffe prospère”.
L’association appelle à rendre le dispositif obligatoire en France, où environ 875 entreprises l’appliquent déjà, mais également dans les six autres pays européens qui l'ont adopté (Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Suisse, Luxembourg et Belgique). En ce qui concerne la mise en place du nouvel algorithme, les industriels disposent d’une période de transition de deux ans pour mettre à jour leur étiquetage.