Pourquoi les supermarchés redoutent un "mars rouge"

C’est un mois de mars "rouge" que redoute la grande distribution. Chaque année, les supermarchés négocient avec leurs fournisseurs de l'industrie agro-alimentaire (dont les géants comme Danone, Mondelez, Coca) les prix auxquels ils leur achètent les produits qu'ils vendront ensuite. Des négociations qui doivent être conclues au plus tard le 1er mars puis appliquées ensuite. Or ces grands industriels veulent imposer des hausses spectaculaires, de 15 à 40% selon les produits.
"Il y a des hausses colossales contre lesquelles on essaye de trouver des solutions. Mais on aura quand même des hausses résiduelles. Nos estimations sont sur une hausse d’environ 10%, en plus de l’inflation actuelle", expliquait Pascale Cartier, directrice de l'offre alimentaire chez Auchan, la semaine dernière sur RMC.
Quelles conséquences sur notre porte-monnaie? L’an dernier, ils avaient demandé 8%, ils ont obtenu la moitié. Le panéliste NielsenIQ, formulant l'hypothèse d'une hausse des prix alimentaires qui atteindrait 15% en juin 2023 par rapport à 2021, estime que cette augmentation engendrerait, pour un ménage avec deux enfants, un surcoût de l'ordre de 800 euros du budget courses sur l’année pour les mêmes achats qu'en 2021. En 2022, ce surcoût était de 280 euros.
Les consommateurs descendent en gamme
Les Français, eux, s’adaptent déjà. Ils descendent en gamme et recherchent des produits équivalents mais moins chers, des premiers prix par exemple. D’où la hausse de fréquentation des magasins premiers prix comme Lidl ou Aldi.
Sachant que 13 millions de familles peinent à boucler les fins de mois, les enseignes multiplient les paniers anti-inflation, peu lisibles. L'étape suivante, c’est le boycott des produits dont les prix augmentent trop. Attention à l’effet réputation pour les marques qui abuseront.