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Teneur en sucres, effets indésirables... Ce qui se cache derrière le boom des boissons énergisantes

Des cannettes de Red Bull. (Illustration)

Des cannettes de Red Bull. (Illustration) - Alexander Klein - AFP

Alors que le marché de la boisson énergisante n'a jamais été aussi en forme, RMC Conso s'est intéressé à ce que contiennent ces canettes et aux effets qu'elles peuvent avoir sur la santé des consommateurs.

Monster, Red Bull, ou encore Kong. Ces noms doivent vous parler, tandis que d'autres vous sont inconnus. Il s'agit du même type de produit: une boisson énergisante, qui a su trouver son public depuis l'autorisation de commercialisation en France en 2008. Particulièrement dans les bars ou boîtes de nuit. Certaines sont même distribuées lors de manifestations sportives.

Côté composition, ces produits destinés à être des excitants nerveux contiennent de la taurine, de la caféine, mais aussi de fortes doses de sucres. Mais sont-elles si bonnes pour les consommateurs? On fait le point.

Des références toujours plus nombreuses

Le phénomène des boissons énergisantes est, à l'image de ce que ces produits promettent, en pleine forme. De l'étudiant qui enchaîne les cours en amphithéâtre au senior qui en boit pour rester éveillé en prenant la route, ce produit a réussi à toucher une large partie de la population. Selon des chiffres de l'institut Circana repris par Le Parisien dans un article publié ce jeudi, sur les dix premiers mois de l'année 2024, le marché a bondi de 12,5% en volume.

Le marché semble aussi parti pour durer, puisqu'entre 2021 et 2023, le nombre d'innovations et de nouvelles références est passé de 30 à 53. "C'est énorme", analyse auprès du quotidien francilien Emily Mayer, la directrice des études de l'Institut Circana.

Caféine et sucres, en grande quantité

Le sujet des boissons énergisantes n'est pas nouveau en France. Dès 2008 et son entrée sur le marché, un dispositif de nutrivigilance, géré par l'Anses, a été mis en place pour surveiller les signalements d’effets indésirables liés à la consommation de ces boissons.

"Dans ce cadre, plus de 200 cas d’effets indésirables ont été signalés en lien avec la consommation de ces boissons", relève l'Anses.

Principaux symptômes observés, les cardiovasculaires, à savoir des sensations d’oppression ou de douleurs thoraciques, tachycardie, hypertension, troubles du rythme allant jusqu’à l’arrêt cardiaque dans certains cas, mais aussi des symptômes psychocomportementaux ou neurologiques (irritabilité, nervosité, anxiété, voire crises de panique, hallucinations, épilepsie...).

Selon ce même dispositif de nutrivigilance, c'est la caféine, présente en grande quantité dans la plupart de ces produits qui est considérée comme le facteur explicatif majeur.

Mais le sucre est aussi un élément pointé du doigt par les détracteurs de ces produits. Dans une canette de 250ml de Red Bull, produit en tête des ventes et leader du marché, le taux de sucres pour 100ml est de 11g, selon les relevés de la plateforme Open Food Facts.

"En prenant l'exemple d'une canette de 250ml de Red Bull, cela correspond à 5 morceaux de sucre, soit la moitié des recommandations en sucres libres [sucres ajoutés et sucres des jus de fruits, NDLR] pour une journée, qui est de 50g pour un apport énergétique de 2.000kcal", nous explique Florence Foucault, diététicienne-nutrioniste.

Pour une canette de Monster, toujours étudiée par la même plateforme, le taux de sucres pour 100ml de produit est de 8,4g. Même dans les produits commercialisés par les distributeurs, ici une canette de Kong, un produit Lidl, le taux de sucres pour 100ml est de 10,4g.

Mauvais ménage avec l'alcool

Contactée par RMC Conso, l'Anses nous informe que ces dernières recommandations émises en 2022 "n'ont jamais été autant d'actualité". Pour éviter des effets indésirables associés à ces boissons, il est conseillé d'éviter une consommation avant ou pendant une activité physique.

Comme l'explique la CLCV, cité par l'Institut National de la Consommation, elles entraînent une déshydratation. Quant au mélange avec l'alcool, le risque est alors de ne plus consommer ces breuvages de manière raisonnée, en raison d'une altération du jugement.

"Le sucre dans ces boissons accélère l'ébriété et entraîne une surconsommation", ajoute Florence Foucault.

Enfin, il est nécessaire d'éviter de consommer des boissons énergisantes si vous faites partie des personnes sensibles: enfants, adolescents, femmes enceintes ou allaitantes, personnes présentant des troubles cardiovasculaires, des troubles hépatiques sévères, une pathologie neurologique, psychiatrique ou une insuffisance rénale.

Lilian Pouyaud