Vous êtes victime d'une panne sur l'autoroute? Attention à l'arnaque à la dépanneuse

Une arnaque à la dépanneuse se propage sur les routes de France. - Diekr schaefer - Flickr CC (image modifiée)
Des escroqueries à hauteur de plusieurs milliers d'euros. Des entreprises de dépannage aux pratiques peu scrupuleuses, aussi baptisées "dépanneurs pirates", sévissent sur les voies rapides et express afin d'escroquer les automobilistes. Leur objectif est d'intervenir avant l'entreprise mandatée par le PC autoroutier ou par le commissariat de police.
Un phénomène difficile à chiffrer, selon l'Association des dépanneurs automobiles de France (ADAF), qui nous explique comment fonctionne ce piège et déplore que le secteur du dépannage ne soit pas suffisamment réglementé.
Un repérage en temps réel sur Waze
Ces dépanneurs "pirates" passent par des applications comme Waze pour avoir un regard direct sur la circulation et les pannes qui y sont reportées. Leur premier objectif est de prendre en charge l'automobiliste avant l'arrivée des dépanneurs agrées.
"Ce sont des arnaques qui nous sont surtout rapportées dans les grandes agglomérations, comme Paris, Marseille ou encore Toulouse. Ces dépanneurs sauvages surveillent les pannes signalées sur Waze et interviennent aussi rapidement que possible", explique David Vincent à RMC Conso.
Le professionnel rappelle que seuls "les dépanneurs agrées par arrêté préfectoral" peuvent intervenir sur les voies rapides et express. "Ils ne peuvent être envoyés que par le PC autoroutier ou par le commissariat de police, car l'assurance n'intervient pas sur ces routes", détaille-t-il.
Une prise en charge qui dépend du type de route
Une fois sur les lieux, ils prennent en charge le véhicule en le remorquant jusqu'à leur garage en ajoutant plusieurs prestations surfacturées au passage. Résultat: le coût global du dépannage s'envole. En cas de refus de règlement, l'automobiliste peut se voir facturer des frais de gardiennage qui le contraignent à payer l'ensemble de l'addition pour récupérer sa voiture.
Lorsque ce scénario survient sur une voie rapide ou une voie express, "l'assurance a l'obligation de prendre en charge l'ensemble des frais facturés", prévient David Vincent. En revanche, s'il s'agit d'un dépannage effectué sur une voie classique soumise à l'envoi d'un dépanneur mandaté par votre assurance, les frais facturés par le dépanneur pirate ne sont pas couverts.
Quelques centaines d'euros pour un dépannage classique
Alors que le prix du dépannage d'une voiture classique sur une voie rapide se situe entre "178 et 268 euros", selon l'ADAF, ces dépanneurs "pirates" peuvent facturer plusieurs centaines, voire milliers d'euros.
Pour se protéger de ce phénomène, les automobilistes en panne doivent systématiquement prendre leurs précautions en fonction du contexte. S'ils sont en panne sur une voie rapide ou express, ils doivent demander le nom de la société mandatée pour l'intervention auprès du PC autoroutier ou du commissariat. Si la panne a lieu sur une voie classique, et que l'envoi d'une dépanneuse est assuré par l'assurance, ils ont également tout intérêt à se renseigner sur le nom de la société envoyée.
"Les automobilistes peuvent aussi vérifier que le camion envoyé est agréé sur le secteur en question en cherchant l'agrément sur le camion", conseille David Vincent.
En effet, cela peut permettre aux potentielles victimes d'éconduire les escrocs. Ces dernières sont également appelées à se méfier des camions de dépannage sans inscription et sans numéro de téléphone distinctement lisibles.