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Le Crédit Mutuel Alliance fédérale supprime les frais pour les successions de moins de 10.000€

Un immeuble du Crédit mutuel à Nantes en mars 2017 (photo d'illustration).

Un immeuble du Crédit mutuel à Nantes en mars 2017 (photo d'illustration). - LOIC VENANCE / AFP

Le Crédit Mutuel a annoncé ce mercredi la suppression des frais bancaires de succession pour les avoirs inférieurs à 10.000€. Elle entrera en vigueur à partir du 1er mars prochain.

Crédit Mutuel Alliance fédérale a annoncé ce mercredi la suppression d'une partie des frais de succession, prélevés sur les comptes en banque après le décès du titulaire, tandis qu'un projet de loi sur le sujet est actuellement porté par une députée socialiste. À partir du 1er mars, les 14 caisses de Crédit mutuel faisant partie de l'alliance et le CIC exonéreront de frais de succession les avoirs inférieurs à 10.000 euros, "soit plus de la moitié des dossiers de succession", précise la banque. Cette "tarification solidaire" prolonge une décision similaire prise l'an dernier pour les avoirs inférieurs à 2.000 euros.

2.5% à 3% de hausse généralisée

Pour les montants supérieurs à 10.000 euros, le groupe mutualiste ne prélèvera que des frais de dossiers à hauteur de 1%, dans la limite d'un plafond de 1.000 euros. Derrière ces différents frais (de dossier, de liquidation des actifs, commission de gestion annuelle) se cachent des services bien réels, assure pourtant le Crédit mutuel: réception de l'acte de décès, blocage du compte, inventaire des fonds, gestion des mouvements sur le compte avec l'autorisation du notaire, déblocage puis versement des fonds aux héritiers...

Cette annonce commerciale s'inscrit dans le cadre de la mise à jour des tarifs bancaires de la banque, au 1er mars. L'association CLCV pointait début janvier une hausse globale de ces tarifs en France, de 2,5% à 3% sur un an selon les profils de consommateurs, et ne plaçait pas le Crédit Mutuel ni le CIC parmi les banques les moins chères.

Des frais "prélevés sur les morts"

Les frais de succession facturés par les banques sont revenus sur le devant de la scène à la faveur d'un communiqué de l'UFC-Que Choisir, dénonçant mardi une "facturation immorale" de la part des banques. L'association de consommateurs avance une hausse récente qui aboutit à une moyenne de 303 euros de frais "prélevés sur le compte des morts", avec une grande disparité entre acteurs.

Elle soutient par ailleurs le projet de loi porté par la députée du Puy-de-Dôme Christine Pirès-Beaune, visant à "réglementer et à encadrer ces frais de succession, afin qu'ils soient en rapport avec les coûts réellement supportés par les banques". Ce projet est discuté ce mercredi en commission des finances. En novembre 2021, le Crédit Mutuel avait annoncé pour ses clients la fin du redouté questionnaire de santé, jusque-là indispensable pour souscrire une assurance emprunteur et obtenir un prêt.

Cette décision commerciale était quelques mois plus tard reprise dans la loi, dite loi Lemoine, obligeant la profession à s'aligner.

Lilian Pouyaud avec AFP