Fin des supers promotions: une mesure indispensable ou un cadeau aux industriels?

Finis les 60, 70 ou 80% de réductions sur des lots de lessive ou de couches. Désormais, ça sera au mieux 34% de remise avec l’entrée en vigueur ce jeudi de la loi Descrozaille ou Egalim 3. L'un de ses objectifs, c'est donc de limiter les super promotions sur les produits non-alimentaires dans les rayons des supermarchés.
Une mauvaise nouvelle pour les consommateurs, en pleine inflation, qui continue son ralentissement à 2,9% sur un an en février, contre 3,1% en janvier. Mais c'est une mesure indispensable, selon le texte, pour protéger les PME face aux distributeurs. Depuis 30 ans, Karim Sikaddour négocie le prix de ses produits de parfumerie et de cosmétique.
“Ce qu’on attend de cette loi, c’est de pouvoir retrouver des niveaux de marges, qui nous permettraient de récupérer ce qu’on a perdu depuis tant d’années”, explique-t-il.
Un cadeau aux industriels?
Des marges, toujours plus grignotées par la grande distribution, qui pourraient donner un peu d’oxygène à ces entreprises selon le directeur commercial de la société SPBH, pour “celles qui vont peut-être éviter de plonger, celles qui vont se maintenir à flot, et celles qui effectivement vont retrouver de la latitude pour améliorer les conditions salariales”.
C’est un cadeau aux industriels. Voilà comment est présentée la loi par la grande distribution. Mais aussi par les associations de défense des consommateurs.
“Dans cette situation d’inflation galopante pour les consommateurs, c’est une disposition qui pourrait s’avérer contre-productive pour des consommateurs qui vont utiliser les promotions pour essayer de diminuer la note lors du passage à la caisse”, estime Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l'UFC-Que Choisir.
La limitation des promotions pourrait entraîner une diminution de 232 millions d’euros du chiffre d’affaires pour l’ensemble de la grande distribution.