Fin des super promos: "Le pari, c’est que ça sera neutre pour le pouvoir d’achat" assure Frédéric Descrozaille

Les grandes annonces commerciales à -70%, -80%, sur certains produits non alimentaires, c’est terminé. L’interdiction des super promos, qui figure dans la loi Descrozaille, entre en vigueur ce vendredi 1er mars 2024. Dans les rayons, les consommateurs risquent donc de voir des prix plus élevés sur ces produits. Mais Frédéric Descrozaille, le député Renaissance du Val-de-Marne qui a porté cette loi, assure que l’objectif est que l’impact soit "neutre" au moment du passage en caisse.
"La loi qui porte mon nom est en vigueur depuis le mois d’avril, c’est une disposition qui entre en vigueur aujourd’hui, explique-t-il dans Apolline Matin sur RMC et RMC Story. Elle a été mise en exergue par la distribution parce que c’est un argument publicitaire. Tout est là. Un argument pour venir les gens, c’est les couches à -80%, la quinzaine de la lessive à -80%, etc. C’est une publicité pour faire venir les gens et ils en sont privés, c’est ce qui les inquiète. Le pari que je fais, mais qu’on va vérifier parce que c’est une expérimentation de deux ans, c’est que ça sera neutre pour le pouvoir d’achat."
Et selon Frédéric Descrozaille, cette interdiction des super promos commence déjà à porter ses fruits à l’issue des négociations commerciales entre les industriels et les acteurs de la grande distribution. "Le non-alimentaire, c’est 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Là, sur la fin de la négociation, on est déjà à -1, -2%. Ce sont entre 150 et 300 millions d’euros de gains pour les consommateurs, malgré la fin des promos, souligne-t-il. Avec les sénateurs, on pense qu’on va constater qu’en fait, c’est neutre pour le pouvoir d’achat parce que ça va rééquilibrer les prix."
"Tenir l’équilibre entre les emplois, les salaires, et ce qu’on paye pour vivre"
Mais plutôt qu’un statu quo sur les prix, les clients préféreraient voir des baisses après de longs mois d’inflation. Frédéric Descrozaille appelle lui à protéger les emplois en France, alors qu’il a été demandé aux entreprises "de financer la décarbonation, de mettre des milliards sur la table pour avoir la neutralité carbone, et cette transition numérique". Et les grandes multinationales sont l’arbre qui cache la forêt dans les rayons.
"Ces marques-là se voient beaucoup mais le secteur du non-alimentaire, c’est 95% de PME, indique le député. On parle de filiales et de l’économie française. Je peux vous donner l’exemple d’une filiale dont le siège est outre-Atlantique. Il n’a pas pu passer de hausse, là (aux négociations commerciales, NDLR). Le lendemain de la signature, la responsable commerciale a démissionné et deux personnes se sont mises en arrêt maladie. J’ai voulu tenir l’équilibre entre les emplois, les salaires, et ce qu’on paye pour vivre. C’est compliqué. Je ne prétends pas avoir tout compris. On va se donner deux ans pour vérifier ce que ça donne. Le pari, c’est que pour cette année 2024, c’est déjà entre -1 et -2%."