Shein dans le viseur de l'OCDE: faut-il interdire l'enseigne chinoise de fast fashion à prix bradés?

L'entreprise de fast fashion Shein doit-elle être interdite? La société chinoise est dans le viseur des députés socialistes et va être entendue par une antenne française de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les députés PS, qui ont obtenu l’ouverture de cette procédure, accusent l'entreprise d’être "l’emblème de la mode qui détruit l’environnement et les droits humains".
Avec cette audition, le groupe de députés, porté par Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, espère obliger Shein à respecter les droits des travailleurs et les normes environnementales.
L'entreprise explique à l'AFP avoir "répondu rapidement" aux sollicitations de l'OCDE. "Nous avons coopéré et continuerons à coopérer pleinement pour répondre à toutes les questions que le PCN pourrait avoir", a ajouté la plateforme.
"On sait que c'est pas bien, mais..."
Si les prix ultra-attractifs séduisent de nombreux consommateurs, ces questions environnementales et du respect des droits humains préoccupent de plus en plus les clients. Shein fait toujours partie des favoris chez les jeunes. Derrière un sourire un peu gêné, Julie avoue timidement qu'elle commande sur le site internet: "On sait que c'est pas bien, mais c'est quand même attractif, 30 euros pour 12 articles...", illustre-t-elle.
Le prix, le premier argument des consommateurs. Mais ces tarifs cachent des conditions de fabrications douteuses. Et c'est justement ce que dénonce Dominique Potier.
"Le sujet, c'est de les obliger à ne plus importer en Europe des produits qui dégradent la dignité humaine et les ressources planétaires", lance-t-il à notre micro.
Une démarche soutenue par de nombreux consommateurs rencontrés à Paris qui comprendraient que l'entreprise ne puisse plus vendre ses produits si elle ne respecte pas le droit de ses travailleurs.
D'autant que Shein est également dans le viseur de ses concurrents pour d'autres motifs. L'entreprise chinoise est également accusée de plagiat de marques traditionnelles, comme le rappelle Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, sur RMC ce mercredi matin. "Une grande action est lancée aux USA et par H&M également", explique-t-il, estimant que les mensonges de la société font qu'elle devrait être interdite de vendre.