Education: un rapport de l’OCDE contredit les idées reçues sur l'éducation en France

Matières fondamentales, nombre d’heures de cours… Des idées reçues sur l’éducation en France sont contredites par un rapport de l’OCDE.

Une étude avec des surprises. L’OCDE a publié ce mardi un rapport sur l’éducation en France qui va à l’encontre de plusieurs idées reçues. Et la première, c’est qu’en France, il faudrait revenir à l’enseignement des fondamentaux, c'est-à-dire aux maths et à la compréhension de l’écrit. Tous les ministres depuis des années le répètent.

Sauf que quand on se compare aux autres pays de l'OCDE, c'est-à-dire les 38 pays les plus développés dans le monde, la France est le pays qui se concentre justement le plus sur ces enseignements fondamentaux. Le temps consacré au français et aux maths est le plus élevé, 60% du temps scolaire en primaire. Aucun pays ne fait plus.

Autre idée reçue, on a trop de vacances en France. Et surtout de trop longues vacances en été, Emmanuel Macron l’a encore répété il y a quelques jours. Sauf que l’on n'a, en réalité, pas plus de vacances d’été que les autres pays les plus développés. Huit semaines en juillet-août, contre neuf semaines en moyenne au sein de l’OCDE. Les autres vacances, en revanche, sont plus nombreuses en France qu'ailleurs. Sur l’année, les Français ont 16 semaines de congés contre 13 en moyenne. Mais les semaines sont plus longues. Si bien qu'à la fin du collège, un Français aura reçu en tout, depuis son entrée en CP, 8.200 heures de cours contre 7.600 en moyenne pour les autres. Cela fait une énorme différence. Entre 6 et 15 ans, les petits Français travaillent beaucoup plus que dans les autres pays, 600 heures de plus. Cela représente plus d’une demi-année scolaire.

Autre particularité française, nous dépensons beaucoup pour l’école: 28% du PIB par habitant est consacré à l’éducation au sens large, école, collège, lycée et université inclus. C’est plus que la moyenne des autres pays. Mais le primaire est moins bien servi. Les moyens consacrés aux écoles élémentaires sont 9% en-dessous de la moyenne. Alors que les collèges et lycées, au contraire, sont mieux dotés que la moyenne. Cela fait pourtant plus de dix ans que tous les ministres affirment vouloir faire du primaire leur priorité. Cela ne se traduit pas dans les chiffres…

Expliquez-nous par Nicolas Poincaré : Éducation, la France pas si mauvaise élève - 13/09

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Des profs mieux formés en France

Quant aux profs français, ils sont mieux formés que les autres, ou en tous cas plus diplômés, surtout pour enseigner aux plus petits. La France exige un master, un bac +4, plus la réussite à un concours pour enseigner en primaire et en maternelle. Dans la plupart des autres pays, on demande seulement un bac +3 pour les instituteurs.

Donc si l’on résume, la France dépense plus que la moyenne, les élèves français ont plus d’heures de cours pendant leur scolarité, les profs sont plus diplômés, le temps consacré aux deux matières fondamentales est le plus élevé de l’OCDE. Et pourtant, et pourtant les résultats ne sont pas là…

Au dernier classement Pisa, qui est la référence, la France était 21e, c'est-à-dire en milieu de tableau, juste au-dessus de la moyenne. Ce n’est pas catastrophique mais ça mérite le commentaire "peut mieux faire". Surtout en mathématiques… Un autre classement, le Timms, plaçait les élèves français en avant-dernière position d’une liste d’une soixantaine de pays. Seuls les Chiliens étaient derrière nous…

La France est aussi, malheureusement, championne des inégalités. Nous sommes le pays où la différence de niveau est la plus forte entre les élèves issus des milieux favorisés et ceux qui viennent des milieux défavorisés. Là, le commentaire qui s’impose, ce n’est pas "peut mieux faire", mais "doit absolument mieux faire".

Nicolas Poincaré