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Plus de 90.000 appels par jour: le fisc submergé à cause de la nouvelle déclaration immobilière

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Les centres des impôts sont débordés en raison de la nouvelle déclaration d'occupation des biens immobiliers, à remplir théoriquement avant le 30 juin. A tel point que la date butoir a été décalée au 31 juillet.

Une nouvelle déclaration qui met sous l'eau les services des impôts. Cette année, les 34 millions de propriétaires en France doivent déclarer l'occupation de leurs biens immobiliers au fisc. Le but est de permettre d'appliquer la taxe d'habitation qui est encore en vigueur sur les résidences secondaires, et la taxe sur les logements vacants.

Problème: alors que la date limite initiale était fixée au 30 juin, seuls 60% des propriétaires ont bien rempli cette nouvelle déclaration. Et les centres d'impôts sont submergés d'appels, avec plus de 90.000 certains jours, et croulent sous les demandes de rendez-vous en physique. Le fisc a ainsi décidé vendredi dernier d'accorder un délai d'un mois supplémentaire, jusqu'au 31 juillet.

Un report qui ne rassure pas les contribuables: les agents du fisc sont toujours noyés par les sollicitations.

>> Tout ce qu'il faut savoir pour bien remplir votre déclaration

Le 100% dématérialisation fait débat

Les centres des impôts sont assaillis par les contribuables qui, comme Pascal, n'arrivent pas à remplir leur déclaration immobilière en ligne. "J'habite un studio mais on me met trois pièces. J'ai 21 m², on me met 35 m²... J'ai vu toutes ces boulettes et je ne sais pas trop comment m'en sortir", explique-t-il au micro de RMC.

Il faut le savoir: le fisc compte toutes les pièces, y compris les salles de bain, et n'applique pas la loi Carrez. Mais ça, Pascal n'a personne pour lui expliquer car son centre d'impôt n'est pas ouvert au public l'après-midi.

"C'est une perte de temps, c'est fatigant, c'est stressant... Il n'y a plus du tout de rapports humains, on ne voit plus jamais personne", souffle-t-il

Des agents arrivent en renfort

Les syndicats de la finance publique ont également fait part ce mardi de leur mécontentement. Les agents sont très sollicités, notamment parce qu'aucun formulaire papier n'est proposé aux contribuables pour cette démarche nouvelle. C'est ce que dénonce Anne Guyot, du syndicat Solidaires.

"Là, on est passé dans une dématérialisation complète avec un manque de communication et d'explications. Il y a une fraction de la population qui n'est pas adepte des outils numériques, donc ça donne la situation dans laquelle on est aujourd'hui. C'est-à-dire un fiasco", juge-t-elle.

Une dématérialisation à marche forcée qui ne convient pas à tout le monde car 1 ménage sur 10 continue de déclarer ses impôts en optant pour la version papier.

La direction générale des Finances publiques dit offrir plusieurs solutions à ceux qui ne sont pas à l'aise avec la solution numérique, que ce soit par téléphone ou par l'accueil dans les centres des impôts et les accueils "France Service". Face à cet afflux de contribuables, le fisc annonce à RMC que des agents vont venir renforcer les équipes.

Victor Joanin (édité par J.A.)