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Retraite progressive: quel est ce dispositif méconnu qui est désormais plus accessible?

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Ce 1er septembre, l'âge pour bénéficier de la retraite progressive a été avancé à 60 ans pour tous. Ce dispositif permet, à la fin de sa carrière, de travailler à temps partiel tout en touchant une partie de ses pensions.

C'est une nouveauté qui vous a peut-être échappé en cette rentrée 2025. Depuis ce lundi 1er septembre, l'âge minimal pour bénéficier d'une retraite progressive est fixé à 60 ans pour tous.

Vous n'avez jamais entendu parler de ce dispositif? Il permet à des travailleurs de toucher une partie de leurs pensions de retraite, tout en continuant à travailler à temps partiel. Depuis l'entrée en vigueur de la dernière réforme des retraites le 1er septembre 2023, il n'était accessible qu'à partir de deux ans avant l'âge légal de la retraite.

Un dispositif pour lever le pied en fin de carrière

Pour rappel, l'âge de départ avait alors été fixé à 64 ans pour les générations 1968 et futures. Ainsi que 63 ans et 9 mois pour les générations 1967; 63 ans et 6 mois pour les générations 1966; 63 ans et 3 mois pour les générations 1965, et ainsi de suite.

L'accès à la retraite progressive devait donc fluctuer en conséquence. 62 ans pour les générations 1968 et suivantes; 61 ans pour la génération 1964; 60 ans et trois mois pour la génération 1961... C'est en tout cas la règle qui était appliquée depuis septembre 2023.

Mais à partir de ce lundi 1er septembre 2025, on peut y avoir accès dès 60 ans. Ce qui signifie qu'une personne née le 1er septembre 1965 peut d'ores et déjà faire une demande. Alors qu'avec l'ancien système elle aurait dû attendre neuf mois supplémentaires.

Une mesure en faveur des futurs retraités donc puisqu'elle leur permet de lever un peu le pied en fin de carrière, tout en limitant la baisse de leurs revenus. Elle avait été négociée par les organisations syndicales et patronales dans le cadre d'un accord interprofessionnel signé en novembre 2024. Et qui s'est matérialisée avec la publication de deux décrets le 23 juillet dernier.

Avoir validé au moins 150 trimestres

Vous souhaitez en bénéficier? C'est normalement tout à fait possible. Ce dispositif était initialement réservé aux salariés du privé, aux agents contractuels de la fonction publique, ou encore aux artisans, comerçants et chefs d'entreprise rattachés à la Sécurité sociale des indépendants. Mais la réforme des retraites de 2023 l'a étendu en l'ouvrant à d'autres régimes de la fonction publique, et même aux professions libérales.

Une condition devra tout de même être remplie, en plus de celle d'avoir atteint 60 ans. Il est nécessaire d'avoir validé au moins 150 trimestres au cours de sa carrière, tous régimes confondus.

Pour savoir combien vous en avez validés jusqu'à présent, et connaître votre date de déclenchement possible de retraite progressive ainsi que les montants de vos pensions, il existe un site: Info-retraite.fr. En vous conectant à votre compte, vous aurez accès à un simulateur vous donnant toutes ces informations avec précision.

Faire une demande papier

La retraite progressive est un dispositif encore assez peu utilisé. Par 17.760 personnes en 2024, et encore moins (13.432) en 2023, selon les chiffres de l'Assurance retraite. Soit en moyenne 2,5% des nouveaux retraités sur une année. Cet abaissement de l'âge à partir duquel il devient accessible pourrait le rendre plus populaire.

Si vous êtes concerné par cette nouveauté, autrement dit si vous avez atteint les 60 ans, et que vous souhaitez bénéficier de la retraite progressive, vous devrez pour le moment en faire la demande sur papier, comme l'a expliqué Le Monde dans un article sur le sujet.

Le service permettant de le faire en ligne n'est effectivement pas encore accessible aux nouveaux potentiels bénéficiaires depuis ce 1er septembre. Il le sera à partir du 25 novembre, a précisé l'Union Retraite au journal, le temps d'effectuer des mises à jour informatiques.

Notez par ailleurs que si vous choisissez de faire cette demande papier dès maintenant, vous devrez l'adresser à la fois à votre régime de base et à votre régime complémentaire. Par exemple pour les salariés du privé, à la fois à l'Assurance-retraite et l'Agirc-Arrco. Pour plus d'informations, vous pouvez scruter la page de Service-Public.fr consacrée à ce sujet.

Arthur Quentin