Taxe foncière: dans cette commune, elle augmente de 40%, qu'en est-il chez vous?

Un avis de taxe foncière, photographié en 2024 (illustration). - SEBASTIEN LAPEYRERE / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Comme chaque année à la fin du mois d'août, les propriétaires reçoivent leur avis de taxe foncière. La douloureuse a été envoyée ce lundi 25 août aux contribuables ayant opté pour le format papier. Et elle le sera ce jeudi 28 août pour ceux qui sont au format numérique, et qui ne sont pas mensualisés.
Il y a de quoi redouter le montant à payer indiqué sur cet avis d'imposition... En moyenne en 2024, il s'élevait à 1.072 euros pour une maison. Un chiffre toutefois extrêmement fluctuant, puisqu'il dépend à la fois de la taille du logement en question, et surtout de la commune dans laquelle il se trouve.
En effet ce sont les municipalités qui perçoivent cet impôt, mais également en fixent le taux. Cet impôt local sert généralement à renflouer les caisses des mairies, pour que ces dernières puissent financer des projets d'infrastructures, ou compenser une baisse des subventions de l'État. En fonction de leurs besoins, elles peuvent donc décider d'une hausse de la taxe foncière.
39% d'augmentation à La Penne-sur-Huveaune
Chaque année certaines ne s'en privent donc pas. On se souvient qu'en 2023, c'est Paris qui avait obtenu la palme de la plus grande hausse, en faisant passer son taux de taxe foncière de 13,5% à 20,5%. Soit une hausse de 52% qui peut paraître spectaculaire. Mais à relativiser car malgré son augmentation ce taux est resté inférieur à la moyenne. D'après des chiffres de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) cités par Moneyvox, le taux moyen de la taxe foncière sur les propriétés bâties est de 49%.
Cette année, en tout cas, une commune fait presque aussi bien que Paris en 2023. Il s'agit de La Penne-sur-Huveaune, petite ville limitrophe de Marseille et comptant 6.600 habitants.
Comme l'a rapporté BFM Marseille, son taux de taxe foncière sur les propriétés bâties va passer de 46,67% à 64,53%. Cela représente une augmentation de 18 points, ou de 39%, soit moins qu'à Paris certes. Mais dans la mesure où le taux était déjà élevé initialement, cela impactera davantage les contribuables.
La particularité dans cette commune: c'est le préfet des Bouches-du-Rhône qui a pris cette décision de force pour l'imposer au maire. Les comptes publics de La Penne-sur-Huveaune sont dans le rouge vif, et la ville a en quelque sorte été mise sous tutelle de la préfecture pour redresser la barre.
Peu d'augmentations à l'approche des municipales
Mais en temps normal, ce sont les communes qui votent elles-mêmes en conseil municipal d'augmenter ou non leur taxe foncière. Pour savoir si la vôtre a pris une telle décision, il faudra donc que vous vous renseigniez auprès de celle-ci. Ou que vous regardiez dans la presse locale, qui publie généralement les comptes-rendus de conseils municipaux.
À l'approche des élections municipales en 2026, beaucoup ont choisi de ne pas toucher aux impôts locaux pour ne pas froisser les habitants (et risquer de perdre leur vote). Et les maires qui décident de l'augmenter malgré tout le font de manière modérée.
À l'image de la ville de Pontivy, dans le Morbihan, où le taux passe de 41,15% à 43,40%. Soit une hausse de 2,25 points, ou environ 6%. Une augmentation qui doit servir à financer les travaux de rénovation et d'entretien de la commune. Mais même limitée, une hausse du taux de taxe foncière ne passe jamais très bien auprès des contribuables.
La valeur locative cadastrale augmente de 1,7%
Pour rappel, le montant de la taxe foncière dépend de deux variables. La première est donc ce taux fixé par les communes. L'autre est la valeur locative cadastrale. C'est-à-dire le "niveau de loyer théorique annuel que la propriété concernée pourrait produire si elle était louée dans des conditions normales", explique le site des impôts.
Or il se trouve que cette valeur locative cadastrale est automatiquement revalorisée à hauteur de l'inflation. En l'occurrence, cette année, cette revalorisation s'élève à 1,7%. Ainsi, tous les propriétaires payeront davantage de taxe foncière, même si leur commune n'a pas touché à son taux.
C'est donc la double peine pour les ménages qui subissent à la fois la revalorisation de la valeur locative cadastrale et la hausse du taux par leur commune. Cela est même encore plus dur à avaler pour ceux qui subissent plusieurs hausses consécutives.
À l'image des habitants de Ploërmel, également dans le Morbihan en Bretagne. Un reportage de TF1 dans cette commune montre que là-bas, la part communale de la taxe foncière a augmenté quatre fois depuis 2020. Successivement de 2% en 2021, 2,5% en 2022, 10% en 2024 et 8% en 2025.
Vous voulez savoir si votre commune s'est rendue coupable de telles augmentations? Il existe pour cela un moteur de recherche mis en place par la DGFiP et qui permet de consulter le taux de taxe foncière de n'importe quelle ville pour chaque exercice fiscal, de 2021 à 2024. Celui de 2025 n'est cependant pas encore disponible.