Vous pouvez désormais vendre des places pour votre mariage et gagner un peu d'argent
Un couple de mariés (illustration) - Jeremy Wong, Pexels.com
Se marier, cela coûte cher: 13.500 euros en moyenne. Alors pour réduire la facture, de jeunes entreprises multiplient les solutions: vêtements et décoration d'occasion, applications de gestion de budget mariage...
Certains ont même eu les ingénieuses idées d'inventer le "mariage participatif", qui entend faire participer les invités au financement de la cérémonie, ou encore le "sponsoring de mariage", qui consiste à obtenir une réduction, sur le coût du traiteur par exemple, en l'échange de la mise en avant de l'entreprise d'une manière ou d'une autre (pancarte publicitaire, distribution de flyers, communication sur les réseaux sociaux...).
Mais la proposition de la start-up de Katia Lekarski, personne n'avait encore osé y penser... Cette dernière vient de lancer un concept qui vise à vendre des places de mariage à des inconnus.
De 50 à 500 euros la place
Le site s'appelle Invitin, il permet aux futurs mariés de poster une annonce avec le lieu, des photos, une description du mariage et le prix des places. Sur les annonces déjà en ligne et que RMC Conso a consultées, les prix vont de 50 à 500 euros... De quoi couvrir les frais pour un invité supplémentaire, mais aussi faire un petit bénéfice pour financer en partie son mariage.
Car c'est évidemment le principal intérêt d'Invitin pour les futurs époux, en plus, éventuellement, de celui de grossir un peu la fête pour ceux qui n'auraient pas suffisamment de famille ou d'amis à inviter mais qui souhaiteraient malgré tout faire un "gros" mariage. Ils ont la possibilité de décider du prix par place, et d'accepter ou refuser le profil d'un acheteur intéressé.
Contactée par RMC Conso, Katia Lekarski assure que "les profils des acheteurs sont vérifiés. On vérifie leur identité, on les appelle, ils signent une charte de bonne conduite et ils peuvent échanger avec les futurs mariés via une messagerie sur le site. Ces derniers sont libres d'accepter ou refuser l'invité. Dans tous les cas, il y a une assurance responsabilité civile incluse."
En contrepartie de ces services, la plateforme prend une commission de 15%. La formule séduit déjà quelques futurs mariés, comme Johanna, interrogée par BFMTV, qui explique qu'elle souhaite partager son bonheur mais qui voit aussi la possibilité de gagner 1500 euros, en invitant 15 inconnus payant leur place 100 euros chacun.
Pour qui, pourquoi?
Parmi les annonces déjà postées, il y a aussi Jennifer et Paulo, qui proposent une "célébration élégante, authentique et tournée vers l'échange". Elle se déroulera le 16 août au manoir de Tigeaux, en Seine-et-Marne.
Ou encore Laurène, 29 ans, et Evan, 36 ans, qui justifient leur démarche: "Le concept est drôle, on s'est dit que personne ne serait aussi fou de payer autant pour participer à un mariage, le pari est lancé".
Mais alors, qui est effectivement "aussi fou"? Quel intérêt pour les acheteurs? "Vivre l'intensité d'un vrai mariage même sans faire partie des invités officiels, une expérience unique, immersive, accessible à tous", indique le dossier de presse d'Invitin, qui raconte que sa fondatrice a eu cette idée lorsque sa fille lui a demandé pourquoi elles n'assistaient jamais à un mariage.
Le site s'adresse, selon elle, aux personnes qui n'ont pas ou plus de mariages à célébrer dans leur entourage, qui souhaitent faire des rencontres, vivre un moment d'amour et de partage et faire la fête.
Elle espère ainsi recréer du lien social, même s'il est vrai que payer pour assister à un événement traditionnellement intime et familial peut sembler un peu hors du temps. Le concept peut-il malgré tout fonctionner? Sa fondatrice y croit: "on vise 2000 mariages sur un an," affirme-t-elle à RMC Conso. Pour le moment, néanmoins, personne n'a encore sauté le pas de réserver une place.
"J'ai des personnes intéressées," assure la fondatrice.
"Une maman célibataire de 47 ans qui a envie de faire des rencontres, un couple de sexagénaires qui a envie de s'amuser, un tour operator qui a envie de faire découvrir la culture française à ses touristes..."