Bougies parfumées, encens, parfum d'ambiance... Pourquoi vous ne devriez plus en utiliser

Une femme sent une bougie parfumée (illustration) - MICROGEN IMAGES/SCIENCE PHOTO LI / SMD / Science Photo Library via AFP
Bougies, encens, bâtonnets d'ambiance... Ces incontournables de la décoration intérieure ont de plus en plus mauvaise presse. Leurs effets délétères pour la santé sont dénoncés depuis plusieurs années par les associations de consommateurs, mais aussi par l'Agence de la transition écologique (Ademe) et l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
Pourtant, le marché se porte bien: il connaît une croissance d'environ 5% par an dans le monde, selon le bureau d'études Mordor Intelligence. Paradoxalement associés au bien-être, ces produits ont la cote notamment depuis le Covid, période durant laquelle il était primordial de se sentir bien chez soi. Pour surfer sur la tendance, certains marques créent des odeurs toujours plus sucrées, effet doudou, censées nous réconforter.
D'autres mettent en avant le côté assainissant, purifiant, avec bien souvent des huiles essentielles dans la composition. Mais en réalité, l'ensemble de ces produits irritent nos voies respiratoires et, dans certains cas, aggravent le risque de cancer. Explications.
Éviter bâtons d'encens et bougies parfumées
Dans une enquête publiée le 25 septembre, 60 millions de consommateurs explique avoir analysé les compositions de 20 produits. Conclusion: aucun n'est complètement sain. Toutefois, certains sont pires que d'autres.
Les plus nocifs sont, selon eux, les bâtons d'encens. Premier problème, ils émettent des gaz de combustion toxiques: dioxyde d'azote, monoxyde de carbone. Mais ils libèrent aussi des COV, composés organiques volatils, comme le formaldéhyde ou le benzène. Ce cocktail de substances pollue l'air ambiant, irrite les voies respiratoires et augmente le risque de cancer. Les analyses de 60 millions de consommateurs relèvent des concentrations supérieures aux recommandations de l'Anses.
Si les bougies parfumées sont moins nocives, elles sont malgré tout peu recommandables. Elles aussi brûlent, donc émettent des gaz toxiques, et sont également susceptibles de libérer des COV. L'important, explique l'association de consommateurs, est de savoir dans quelles proportions. Or, l'étiquetage obligatoire sur les bougies n'impose aucune indication concernant la teneur en composés toxiques. Dans son test, les émissions sont malgré tout inférieures aux recommandations sanitaires.
Selon une enquête réalisée par l'UFC-Que Choisir en 2022, certaines bougies contiennent également des phtalates, dont certains sont des perturbateurs endocriniens toxiques pour la reproduction. Et, paradoxalement, les plus chères ne sont pas les meilleures: plus la senteur est élaborée, plus le parfum est fort, plus la composition de la bougie risque de comporter des substances toxiques.
Attention aux huiles essentielles
Les diffuseurs électriques, qui diffusent généralement des vapeurs d'huiles essentielles, doivent être utilisés avec précaution en cas d'allergies. En effet, les huiles essentielles ont beau être naturelles, elles ne sont pas sans risques pour la santé et peuvent être particulièrement irritantes.
"Si les huiles essentielles disposent de propriétés antibactériennes, elles peuvent aussi irriter les voies respiratoires ou causer des allergies," explique l'Ademe. Attention, donc, aux parfums d'ambiance qui en comportent: outre les diffuseurs électriques, certains sprays à vaporiser sont aux huiles essentielles.
Ces produits sont d'ailleurs souvent commercialisés via de nombreuses promesses marketing discutables, qui évoquent un air "purifié" ou "assaini". Aucun parfum d'ambiance n'assainit un intérieur, assure l'Ademe, qui indique que le seul moyen d'assainir son logement est de l'aérer, tout simplement.
Les diffuseurs statiques: le meilleur choix
Si vous souhaitez malgré tout parfumer votre intérieur, les diffuseurs en bâtonnets restent les meilleurs choix selon 60, notamment parce qu'ils ne brûlent pas. Ils respectent, par ailleurs, les recommandations sanitaires en termes d'émanation de composés organiques volatils. Néanmoins, même présents en petites quantités, ces composés contribuent à la pollution de l'air intérieur.
"Une maison saine, c'est une maison qui ne sent rien," affirme l'Ademe.
Par ailleurs, cette dernière recommande à ceux qui souhaitent utiliser du parfum d'ambiance en spray de réserver la première utilisation pour l'extérieur avant de l'utiliser à l'intérieur, parce que la première utilisation est plus émissive que les suivantes.
Idéalement, il faudrait dans tous les cas limiter l'utilisation de ces produits, surtout en présence d'enfants, femmes enceintes et personnes asthmatiques, et au moins la réserver à des pièces spacieuses et disposant de bonnes solutions d'aération.
"Quoi qu’il en soit, comme pour les sprays et parfums d’intérieur, il reste hautement recommandé d’éviter une diffusion continue de ces produits dans le logement afin de limiter l’exposition des occupants," insiste l'Ademe.