Prix de l'électricité: comment le gouvernement peut tenir son engagement de limiter la hausse à 4%

Le gouvernement a fait une promesse, la hausse des prix de l'électricité doit être limité à 4% en 2022. Mais face à la flambée des prix, l'engagement s'annonce de plus en plus dur à tenir. Le gouvernement tente de trouver des solutions pour tenir son engagement.

Les prévisions pour l’augmentation du prix de l’électricité étaient de 12%. Finalement, ce sera beaucoup plus. Presque 40% de hausse, selon la Commission de régulation de l’énergie, qui a mené des auditions mardi avec les acteurs du secteur. 

Alors par quel miracle le gouvernement va-t-il tenir sa promesse de limiter la hausse de l'électricité à 4% en 2022 ? Une promesse d’ailleurs renouvelée par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, mardi sur RMC. En effet, cet automne, le Premier ministre, Jean Castex, avait promis que l'augmentation de la facture de l'électricité ne dépasserait pas 4%. Mais l'envolée des prix rend cet engagement très difficile à tenir. Bruno Le Maire annonce trouver une solution "d'ici la fin de semaine" pour casser cette hausse des prix.

Le gouvernement a plusieurs leviers et il doit tous les actionner pour respecter sa promesse. La solution la plus facile: la baisse des taxes, mais ce geste fiscal très coûteux pour les caisses publiques, permet d'effacer seulement la moitié de la hausse.

Recalculer le tarif de l'électricité

Ensuite, le gouvernement pourrait jouer sur le calcul du tarif de l'électricité, qui est fixé en fonction des prix de décembre. Le gouvernement pourrait expliquer qu'à partir du 15 décembre, la situation était exceptionnelle à cause de la fermeture de quatre réacteurs nucléaires, qui a fait exploser les prix, et donc qu’on ne tiendra pas compte de cette période. Cette pirouette permettrait d'économiser quelques euros supplémentaires sur le prix du mégawatt.

Enfin, dernier levier, c’est d’augmenter ce qu'on appelle l'Arenh, c'est à dire le stock d'électricité qu'EDF doit vendre chaque année à prix cassé. Mais EDF rechigne à faire cet effort qui représenterait un manque à gagner de 4 à 5 milliards d'euros, alors que l'entreprise publique est déjà fortement endettée.

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Victor Joanin avec Guillaume Descours