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Noël: sapin naturel ou sapin artificiel, lequel est plus respectueux de l'environnement?

Un sapin de Noël du Morvan, le 24 novembre 2024. (Illustration)

Un sapin de Noël du Morvan, le 24 novembre 2024. (Illustration) - PHILIPPE DESMAZES / AFP

À l'heure où les Français commencent à acheter leur sapin pour les fêtes de fin d'année, un choix cornélien s'impose à eux: faut-il choisir un arbre naturel ou artificiel pour émettre le moins de gaz à effet de serre? Quelle est la version la plus facilement recyclable? On fait le point.

Le match est lancé. Alors que Noël arrive à grands pas, l'heure d'acheter son sapin a sonné. S'il est encore un peu tôt pour acheter un modèle naturel si l'on souhaite qu'il conserver sa fraîcheur jusqu'à la fin du mois, certains consommateurs peuvent se laisser tenter par l'achat d'un arbre artificiel.

À ce jour, aucune donnée sur la vente de ce dernier n'existe, on sait en revanche que 6 millions de sapins naturels sont vendus chaque année en France, selon l'Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN). Mais lequel est le plus respectueux de l'environnement? RMC Conso a posé la question à l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.

Un bilan carbone en fonction de l'utilisation

L'organisme gouvernemental apporte en réalité une réponse nuancée. "C'est plus précisément l'utilisation qu'on fait de son sapin naturel ou artificiel qui peut avoir une incidence sur notre bilan carbone", explique à RMC Conso Florence Clément, porte-parole de l'Ademe.

Comme le montre une étude menée en 2009 par le cabinet de conseil québécois Ellipsos reprise ensuite par l'Ademe, le bilan carbone d'un sapin naturel produit dans un rayon de 150 kilomètres autour de Montréal, où il sera acheté, était de 3,1kg d'équivalent CO2 par sapin. Et ce, chaque année.

Pour un arbre artificiel produit en Chine, et transporté jusque dans la ville québécoise, il fallait compter 48,3kg en équivalent CO2. Mais rapporté à six ans d'utilisation (une donnée moyenne constatée par le cabinet), le total s'abaisse à 8,1kg en équivalent CO2.

"Les sapins artificiels étant pétrosourcés, la pollution est triple de la production à l'acheminement envers l'air, les sols et les personnes", ajoute Florence Clément.

Pour compenser le haut bilan carbone d'un sapin artificiel par rapport à un naturel, il faut donc le conserver le plus longtemps possible. Mais combien de temps? Autour de 20 ans, affirme le rapport d'Ellipsos.

Naturel ou artificiel, on peut le recycler

Un bon sapin est un sapin recyclé. Et ce, qu'importe sa nature. Pour les arbres naturels, leur place après les fêtes est toute trouvée en déchetterie ou dans un point de collecte dédié, souvent mis en place par les communes ou certains magasins qui les commercialisent. La plupart des collectes de sapins naturels sont référencées sur le site gouvernemental quefairedemesdechets.ademe.fr.

"Une fois collectés, les sapins naturels servent de paillage pour les plantes dans les jardins ou espaces publics", indique Florence Clément.

Les consommateurs qui possèdent un jardin peuvent aussi broyer leur sapin naturel pour le transformer en compost ou pour pailler autour des végétaux. Les possesseurs de sapins naturels en pot peuvent aussi les replanter. Mais il ne va pas falloir tarder. L'ennemi de cet arbre étant la chaleur, s'il est conservé trop longtemps en intérieur, ses racines peuvent se dessécher.

Quant aux modèles artificiels, ces derniers, de par leur composition majoritairement en plastique, se recyclent. Mais certaines règles s'appliquent. S'il est bombé de neige artificielle ou colorée, un sapin recouvert de produits chimiques ne sera pas recyclé, mais incinéré avec les ordures ménagères. "De plus, ils émettent des polluants dans l'air des logements", ajoute l'Ademe.

Lilian Pouyaud