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Prime de 100 euros, voies réservées... Ce que prévoit le plan covoiturage 2024

L'installation d'aires de covoiturage est encouragée par le gouvernement.

L'installation d'aires de covoiturage est encouragée par le gouvernement. - PASCAL PAVANI © 2019 AFP

Le gouvernement a décidé de renouveler son plan covoiturage pour encourager sa pratique. Un budget de 150 millions d'euros est dédié à la mise en place de plusieurs dispositifs en 2024.

Bonne nouvelle pour les covoitureurs. Cette pratique toujours très minoritaire continuera d’être encouragée par le gouvernement en 2024. Un plan de 150 millions d’euros y sera complètement dédié.

Le gouvernement espère atteindre 3 millions de trajets quotidiens en covoiturage d’ici cinq ans. La France en compte atuellement 900.000. À partir de janvier prochain, plusieurs dispositifs qui encouragent le covoiturage seront étendus ou mis en place, a indiqué le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. RMC Conso fait le point.

• Des mesures en entreprise

En tout, ce sont 35 entreprises qui se sont engagées à favoriser le covoiturage en mettant une plateforme à disposition de leurs salariés. Des géants comme La Poste, Carrefour ou Les Mousquetaires se sont portés volontares, représentant au total un million de salariés, en plus de la fonction publique.

Le covoiturage est également intégré au Forfait mobilités durables (FMD): les déplacements domicile-travail effectués en covoiturage peuvent être en partie pris en charge par l'employeur, qui est exonéré de charges sociales dans la limite de 800 euros par an.

• Reconduction de la prime de 100 euros

Bien que reconduite en 2024, la prime de 100 euros se concentrera uniquement sur les trajets courts. Cette prime va cibler davantage les trajets vers le travail, l'école ou les loisirs, soit les trajets de moins de 80 kilomètres, a indiqué le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

Une somme de 25 euros est versée au conducteur après le premier trajet de covoiturage enregistré sur une des plateformes en ligne, comme Ecov, Klaxit, La roue verte ou Blablacar Daily. Un second versement de 75 euros est prévu après le dixième trajet.

Dans le cadre de la planification écologique, pour réduire d'ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, le gouvernement français table sur une explosion du covoiturage, en plus du passage aux voitures hybrides et électriques.

• Des voies réservées... et des radars

Les voies réservées au covoiturage se sont également multipliées aux abords des métropoles comme Lille ou Marseille, avec environ 115 kilomètres de voies fin 2023. Paris envisage d'y consacrer une voie de son périphérique en pérennisant à l'issue des Jeux olympiques 2024 la voie réservée aux participants, soit la voie de gauche.

Pour que les automobilistes les respectent, des équipements de constatation des infractions, semblables à des radars, seront installés sur ces voies à travers la France en 2024.

• Plusieurs dispositifs incitatifs

Les collectivités, comme des villes ou des métropoles, sont poussées à multiplier les lignes ou les aires de covoiturage ainsi que des dispositifs incitatifs. Environ 200 projets ont été soutenus en 2023 par l'État, qui souhaite accélérer tous ces dispositifs en 2024.

Le gouvernement soutient également les collectivités qui mettent en place des primes locales pour inciter à covoiturer, à hauteur d'un euro pour chaque euro investi.

En région Île-de-France, par exemple, le covoiturage est gratuit pour les passagers qui détiennent un pass Navigo. Île-de-France Mobilités attribue 2,25 euros jusqu'à 15 kilomètres, puis 0,15 euro/km aux conducteurs.

Dans l'aire grenobloise ou dans les Pays de la Loire, le conducteur reçoit 2 euros jusqu'à 20 km et 0,1 euro/km au-delà. Les initiatives se sont également multipliées lors d'événements sportifs ou culturels comme le festival Solidays ou la Coupe du monde de rugby, pendant laquelle près de 30.000 trajets en covoiturage ont été comptabilisés.

Le gouvernement souhaite aussi mieux mesurer le covoiturage informel (deux collègues qui ne passent pas par une plateforme, par exemple) et va lancer une enquête sur le sujet avant la fin de l'année.

Sabrine Mimouni avec AFP